Dans une scène politique tunisienne complètement éclatée, réduite en morceaux par Kaïs Saïed, un hyper-président qui semble déterminé à en finir avec les partis politiques, il ne manquait que Ali Hafsi pour compléter ce carnaval des inutilités.
L’homme d’affaires et éphémère ministre chargé des Relations avec le parlement, Ali Hafsi (il est resté en poste quelques mois en 2020 sans laisser d’impérissables souvenirs de son passage), a en effet annoncé, dans un post sur sa page Facebook, sa décision de reprendre ses activités politiques, et ce en réponse à la demande de ses amis et activistes politiques a qui il avait visiblement beaucoup manqué.
M. Hafsi, dont l’absence n’a pas été remarquée, jusqu’à ce qu’il pointe le nez une nouvelle fois, a expliqué avoir été élu à la tête de la Voix de la République (pas modeste du tout comme appellation), son nouveau parti, dont on serait curieux de connaître les autres dirigeants et de savoir s’il compte déjà quelques membres, ou s’il s’agit comme souvent d’une coquille vide et qui est appelée à le rester.
M. Hafsi, qui n’a apparemment aucun doute sur ses chances de figurer bientôt en haut de l’affiche, a souligné qu’il s’agit d’une nouvelle expérience politique qu’il mènera avec de nombreux militants, hommes et femmes de différentes régions du pays et issus de diverses expériences politiques. L’objectif est de travailler avec de nouvelles méthodes pour servir l’intérêt supérieur de la Tunisie, comme disent tous les hommes politiques dont la première ambition, on le sait pour en avoir toujours eu la preuve, est de servir leurs propres intérêts, surtout lorsqu’ils sont dans les affaires ou qu’ils sont soudoyés et financés par des hommes d’affaires.
Ali Hafsi, rappelons-le, avait dirigé pour une très courtes période le parti Nidaa Tounes, à l’ombre d’un certain Hafedh Caïd Essebsi, fils de l’ancien président Béji Caïd Essebsi, décédé le 25 juillet 2019, non sans avoir enterré lui-même le parti qu’il avait créé sept ans auparavant.
Pour l’histoire, M. Hafsi était le fossoyeur choisi par le défunt Caïd Essebsi pour cette macabre mission. Et on ne peut pas dire qu’il a échoué. Souhaitons-lui plus de succès encore avec la Voix de la République !
I. B.
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