Le président de la république Kaïs Saïed, qui ne cesse d’appeler à lutter contre la corruption qui gangrène la société et pourrit l’administration publique, serait sans doute plus crédible s’il prenait des mesures pour protéger les lanceurs d’alertes de la corruption, qui sont souvent menacés de représailles de la part de leur hiérarchie.
Le secrétaire général de la Ligue tunisienne des droits de l’homme (LTDH) Béchir Laâbidi a déclaré que «le pouvoir exécutif n’a montré aucune disposition à protéger les lanceurs d’alerte de la corruption», soulignant que la corruption administrative et financière est une question de sécurité nationale.
Lors d’une conférence de presse mardi 4 octobre 2022 au siège du Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT), le SG de la LTDH a expliqué que certaines administrations tunisiennes intimident et harcèlent les lanceurs d’alerte, pouvant aller jusqu’à la révocation et la saisine du conseil de discipline.
Laâbidi a appelé le président de la république à élaborer un décret pour protéger les lanceurs d’alerte et «traiter tous les cas de corruption qui ont touché toutes les structures de l’Etat».
Le coordonnateur général du Front national pour le redressement du processus du 25-Juillet, Saber Ben Ammar, a insisté sur la nécessité d’abandonner le vieil arsenal législatif sur la lutte contre la corruption qui ne sert que les intérêts des lobbies en Tunisie. L’Autorité nationale de lutte contre la corruption (Inlucc), qui a été gelée par décision présidentielle, est complice car elle a dissimulé plusieurs dossiers, a-t-il ajouté, appelant le président de la république à agir immédiatement pour contrer ce fléau, «et non faire des promesses fictives», a-t-il ajouté.
I. B. (avec Tap).
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