L’ancien conseiller à la sécurité nationale à l’époque de feu le président Béji Caïd Essebsi, l’amiral à la retraite Kamel Akrout a déclaré, lors de son passage dans l’émission « Jaweb Hamza », dimanche 23 octobre 2022, que pendant son mandat de directeur général du renseignement, il a cherché à éloigner l’institution militaire des querelles politiques, ce qui a causé son renvoi de ses fonctions.
«Nous voulions que l’institution militaire reste à l’écart des conflits politiques, alors j’ai été renvoyé», a déclaré l’amiral Akrout. «Le ministre de la Défense de l’époque m’a informé que le président avait fait des changements, et qu’il a été décidé de m’envoyer à Tripoli, mais j’ai refusé et j’ai demandé à être nommé attaché militaire à Abou Dhabi», a-t-il ajouté, en soulignant que certaines parties, qu’il n’a pas spécifiées, avaient exigé pendant cette période d’autoriser le port du voile dans l’armée, mais qu’il s’y opposa au motif qu’«il y a des rituels dans l’armée qui sont obligatoires pour tout le monde», selon ses termes.
«Des gens, des émissaires, ont fait pression sur nous, nous demandant d’imposer le port du voile et de l’habit islamique dans l’armée… Mais j’ai refusé cela, j’étais contre le port du voile dans l’institution militaire», a-t-il indiqué, en faisant allusion aux dirigeants du parti islamiste Ennahdha, qui étaient au pouvoir entre janvier 2012 et janvier 2015, date de l’arrivée de Béji Caïd Essebsi et de Nidaa Tounes au pouvoir.
Dans un autre contexte, l’invité du talk-show dominical ‘‘Jaweb Hamza’’ a estimé que traiter la question de l’empoisonnement présumé de feu Caïd Essebsi était «non professionnel», ajoutant que «la Tunisie est fière que son président soit soigné dans un hôpital tunisien doté des capacités et des compétences tunisiennes… Il a choisi l’hôpital militaire, même si la plupart des chefs d’État choisissent de se faire soigner dans des pays européens aux dépens de leur pays.»
L’amiral Akrout a estimé que feu Caïd Essebsi avait obtenu un succès diplomatique pour la Tunisie, après l’effondrement de son image internationale après la période du règne de Moncef Marzouki. «Béji a restauré la dignité de la Tunisie», a-t-il insisté, ajoutant que l’ancien président a également obtenu des succès pour la Tunisie en matière de sécurité et de défense, en rappelant que la première décision qui a été prise à la suite de la première réunion du Conseil national de sécurité, le 12 février 2015, était l’accélération de la promulgation de la loi anti-terroriste et de l’établissement d’une stratégie nationale de lutte contre le terrorisme et le blanchiment d’argent, qui ont fait que la Tunisie a obtenu des succès sécuritaires contre le terrorisme.
I. B.
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