La secrétaire générale de l’Association des médecins oncologues privés (AMOP), Dr Chiraz Ben Ayed, a déclaré que la Tunisie enregistre annuellement 20 000 cas de cancer, dont les premiers sont le cancer du sein chez la femme et celui du poumon chez l’homme, indiquant que cette pathologie se classe au second rang des causes de décès en Tunisie après les pathologies cardiovasculaires.
Dans une déclaration à l’agence Tap, en marge de l’ouverture de la 5e conférence scientifique de l’AMOP, qui se tient les 5 et 6 novembre 2022, à Hammamet, Dr Ben Ayed a indiqué que le nombre des personnes atteintes de tumeurs cancéreuses a connu un grand développement dans le monde, puisque celles-ci sont la première cause de décès dans certains pays, notamment les États-Unis d’Amérique.
Concernant les causes du développement des tumeurs cancéreuses, la cancérologue a indiqué que celles-ci sont dues, notamment, aux changements climatiques, à la forte pollution, aux modes de vie, au manque de mouvement, au tabagisme et aux aliments génétiquement modifiés. Elle a, d’autre part, souligné que la 5e conférence scientifique annuelle de l’AMOP réunit environ 180 spécialistes des secteurs public et privé, dont des invités de l’Algérie, du Maroc, de l’Espagne et de la France. On enregistre aussi la présence d’experts français, notamment les Tunisiens Fathia Chouaieb et Salem Chouaieb, responsable de l’unité d’immunothérapie à l’Institut Gustave Roussy à Paris, qui vont présenter une conférence sur l’immunothérapie et ses limites.
Pour une meilleure prise en charge des patients
Dr Ben Ayed a aussi indiqué que la conférence est une occasion importante pour les participants, oncologues chirurgicaux et oncologues médicaux, de se renseigner sur les derniers développements scientifiques dans le domaine de l’oncologie, en particulier au niveau de la pratique médicale, qui s’est développée de manière très rapide, ce qui confirme la nécessité d’intensifier les réunions scientifiques afin d’assurer les meilleures conditions de prise en charge des patients.
Concernant les problèmes du traitement des maladies cancéreuses, la SG de l’AMOP a noté que la Tunisie ne se plaint pas de manque en matière de chirurgie oncologique, compte tenu de la disponibilité de hautes compétences médicales dans les secteurs public et privé, ajoutant que le problème se pose davantage au niveau de la prise en charge par la Caisse nationale d’assurance maladie (CNAM) du coût élevé de la radiothérapie. En plus de cela, les frais de chirurgie oncologique ne sont pas inclus dans la couverture médicale de la CNAM.
Garantir le meilleur des soins aux Tunisiens
Quant à la chimiothérapie, «il y a parfois une pénurie», a-t-elle admis, soulignant que le plus gros problème est lié aux traitements modernes coûteux, qui ne se trouvent même pas dans certains pays européens, dont les plus importants relèvent de l’immunothérapie et de traitements ciblés avec certains médicaments qui existent mais qui requièrent un développement de la législation tunisienne, d’autant plus que la loi interdit l’entrée de ces médicaments en Tunisie, même pour ceux qui ont les moyens financiers de les importer.
Dr Ben Ayed a noté que l’AMOP s’emploie à assurer une meilleure coordination avec le reste des médecins du secteur public dans le cadre des associations médicales, notamment dans le cadre de la Société tunisienne d’oncologie médicale (STOM) pour aider au développement des traitements des maladies cancéreuses, notamment au niveau de la prise en charge des dépenses par la CNAM, faciliter l’accès aux dernières pratiques, rester au contact des dernières évolutions scientifiques dans le domaine, et œuvrer à la mise en œuvre d’une législation susceptible d’assurer le meilleur des soins de santé pour tous les Tunisiens dans les secteurs public et privé.
I. B.
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