La Fédération tunisienne des directeurs de journaux (FTDJ) a exprimé, ce mardi 15 novembre 2022 sa solidarité totale avec le directeur du site d’informations de Business News Nizar Bahloul ainsi que toute l’équipe de la rédaction, et ce, suite à sa convocation avec le journaliste Raouf Ben Hèdi, suite à la publication d’un article sur la cheffe du gouvernement Najla Bouden.
Cette affaire a été intentée par la ministre de la Justice pour le compte de la cheffe du gouvernement, conformément aux dispositions du décret 54 du 13 septembre 2022 relatif aux crimes liés aux systèmes d’information et de communication, et la FTDJ, qui a exprimé son grand étonnement suite à cette convocation, estime que ces pratiques portent atteinte à la liberté d’expression et de presse, et s’inscrivent dans le cadre des pressions lancées contre les dirigeants d’institutions médiatiques et les journalistes.
La FTDJ estime qu’il s’agit d’un abus, qui plus est, cette convocation fait suite à un article analytique où les journalistes ont librement exprimé leurs opinions ou critiqué le pouvoir en place.
Dans son communiqué, la Fédération a rappelé que l’interrogatoire de Nizar Bahloul, survient quelques jours par la convocation du directeur de la rédaction de Kapitalis Ridha Kefi, estimant que cela représente un nouvel épisode pour museler et porter atteinte à la liberté de la presse.
Tout en dénonçant ces pratiques, la FTDJ appelle à assurer toutes les garanties assurant le travail des directeurs de journaux et des journalistes ainsi que le droit des Tunisiens de connaître la vérité, loin de toutes les formes de harcèlement et de procès touchant le droit des journalistes à s’exprimer librement.
De ce fait, la Fédération a indiqué que les poursuites judiciaires visant les journalistes sont régies par le décret 115 du 2 novembre 2011 relatif à la liberté de la presse, tout en rappelant que les membres du gouvernement avaient, précédemment déclaré que les articles journalistiques ne sont pas concernés par le décret 54.
Y. N.
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