Suite aux affrontements hier, entre les forces de l’ordre et des habitants de Zarzis qui ont été empêchés de rejoindre Djerba, des Ong tunisiennes ont rendu public le communiqué suivant où ils «expriment leur indignation face à la répression sécuritaire d’une marche de protestation pacifique qui n’avait d’autre but que de faire entendre la voix des familles endeuillées».
A l’aube du vendredi 18 novembre 2022, un important dispositif de sécurité, stationné aux intersections reliant Zarzis et Djerba, a réprimé la manifestation pacifique organisée par les habitants de Zarzis exigeant la révélation de la vérité sur la tragédie maritime qui s’est déroulée le 21 septembre 2022.
Adultes et enfants n’ont pas été épargnés par les matraques de la police et des bombes lacrymogènes périmées qui ont atteints femmes, mineurs ainsi qu’une école primaire. Des dizaines de jeunes et de leaders du mouvement de contestation ont par ailleurs été arrêtés et sommés de retourner à Zarzis s’ils souhaitaient être libérés. La poursuite des manifestants s’est poursuivie jusqu’à la ville de Zarzis, qui connaît en ce moment une escalade de tensions.
Ces pratiques répressives interviennent quelques jours après l’engagement du gouvernement Tunisien lors de l’Examen périodique universel des droits de l’homme à respecter les libertés d’expression et de manifestation pacifique. Ces pratiques précèdent surtout le lancement officiel du Sommet de la Francophonie, où serons scandés de la part des autorités des slogans sur le respect des droits et des libertés.
Les organisations et associations signataires :
– expriment de nouveau leur solidarité avec les revendications des familles et des habitants de Zarzis afin de révéler toute la vérité sur les victimes de la tragédie du 21 septembre;
– condamnent avec la plus grande fermeté la politique de l’autruche ainsi que la «Hogra» pratiquées par l’Etat tunisien depuis l’éclatement de la crise à Zarzis et qui ont poussé la population à l’escalade;
– expriment leur indignation face à la répression sécuritaire d’une marche de protestation pacifique qui n’avait d’autre but que de faire entendre la voix des familles endeuillées;
– engagent la responsabilité politique du président de la république pour la faiblesse et les hésitations entourant l’action des institutions de l’État ainsi que l’absence de toute solution et d’alternative face aux problèmes économiques, sociaux et environnementaux.
Les organisations signataires :
- Forum Tunisien des Droits Economiques et Sociaux
- Ligue Tunisienne des Droits de l’Homme
- Syndicat National des Journalistes Tunisiens
- Association tunisienne des femmes démocrates
- Comité pour le Respect des Libertés et des Droits de l’Homme en Tunisie
- Fédération des Tunisiens pour une Citoyenneté des Deux Rives
- Avocats Sans Frontières
- Al Bawsala
- Article 19
- Association Bina
- Kashf Media
- Montada Ettajdid
- Intersection pour les Droits et Libertés
- Danseurs Citoyens Sud
- Euromed Droits
- Groupe Tawhida Ben Cheikh
- Association Haqqi (mon droit) pour la Protection de l’Enfant et de la Famille
- Comité de Vigilance pour la Démocratie en Tunisie – Belgique
- Association Beity
- Observatoire Nissa
- Association Tunisienne pour les Droits et Libertés
- International Alert
- Association Nachaaz
- Association Karama pour les Droits et Libertés
- Association Calam
- Association Tunisienne de Défense des Droits de l’Enfant
- Réseau Tunisien de la Justice Transitionnelle
- Dignity and Rehabilitation Coalition
- Fondation Hassen Saadaoui pour la Démocratie et l’Egalité
- Initiative Mawjoudine
- Intersection Association for Rights and Freedoms
- OMCT
- Damj
- ADLI
- L’Association Tunisienne de Soutien des Minorités
- organisation contre la torture en Tunisie
- Association pour la Promotion du Droit à la Différence ADD
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