Tunisie : la mascarade des législatives démarre aujourd’hui à l’étranger  

Le président de la république Kaïs Saïed a voulu des législatives anticipées sur mesure pour faire élire une assemblée la plus éclatée et la plus faible possible. Et la commission électorale, dont tous les membres sont désignés par lui, se charge de mettre en musique ses désidératas, quitte à y perdre le peu de crédibilité qui lui reste.

C’est ainsi que la campagne électorale pour les législatives anticipées du 17 décembre débutera-t-elle à l’étranger, aujourd’hui, mercredi 23 novembre 2022, pour se poursuivre jusqu’au 13 décembre prochain à minuit, selon le calendrier approuvé par l’Instance supérieure indépendante pour les élections (Isie).

Mais, comme annoncé par la commission électorale le 3 novembre, 7 circonscriptions électorales à l’étranger sur 10 n’ont pas de candidats (France 1, Allemagne, reste des pays européens, pays arabes, Amériques, Asie, Australie et Afrique), et un seul candidat est en lice dans les 3 circonscriptions restantes (France 2, France 3 et Italie). Ce qui signifie l’élection automatique de ces 3 candidats même s’ils ne recueillent aucune voix. C’est, en tout cas, ce que stipule la loi électorale promulguée par décret par le président Saïed en septembre dernier.

S’il fallait donner raison aux partis qui boycottent ces élections, et ce sont les plus importants que compte le pays, on ne se serait pas comporté autrement, en mettant en doute la crédibilité de tout le processus électoral.

Avec des candidats élus d’office et des catégories importantes de la société empêchées de candidater, comment donner du crédit à une opération qui tourne, dès le début, à la mascarade ?

Allez ensuite convaincre les gens d’aller aux urnes, le 17 décembre prochain !

I. B.  

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