L’organisation Al-Bawsala a décidé de «ne pas surveiller les travaux de la prochaine Assemblée des représentants du peuple (ARP) après les élections législatives du 17 décembre et de boycotter toutes ses composantes, blocs parlementaires et commissions».
C’est ce qu’a déclaré Haythem Benzid, le responsable de la communication de cette organisation spécialisée dans l’observation des travaux parlementaire depuis 2011 et dont les rapports ont toujours été utiles et instructives, et pas seulement pour les médias.
S’exprimant lors d’une conférence de presse tenue par Al-Bawsala, mardi 13 décembre 2022, Benzid a expliqué que le boycott du prochain parlement ne signifie en aucun cas un retrait de la vie politique, «l’organisation poursuivra son rôle de surveillance, mais refuse d’être un faux témoin d’un processus individuel et d’un parlement de façade», par allusion au processus politique engagé unilatéralement depuis la proclamation de l’état d’exception par le président de la république Kaïs Saïed depuis le 25 juillet 2022. L’organisation continuera à «surveiller les affaires politiques, à fournir des analyses critiques et à remplir son rôle en tant que l’un des piliers de la société civile», a-t-il ajouté.
Benzid a souligné que l’organisation continuera également à surveiller les lois qui seront promulguées par le président de la république, affirmant que la décision de boycotter intervient après une «évaluation objective basée sur un certain nombre de données, comme le décret-loi n°54». «Ce texte va à l’encontre de la liberté d’expression, de la presse et de l’imprimerie», a-t-il dit, rappelant que le décret a été adopté pour poursuivre les journalistes.
En vertu de cette loi, a-t-il ajouté, des civils ont comparu devant le tribunal militaire, des juges ont été arbitrairement révoqués, des décisions du tribunal administratif ont été ignorées et des institutions élues ont été fermées, notamment l’Instance nationale de lutte contre la corruption (INLUCC).
Dans une note distribuée lors de la conférence de presse, Al-Bawsala a déclaré que la promulgation de la loi régissant les élections des députés reflète «les véritables intentions du président de la république». «Cette loi va créer une assemblée où le principe de parité a été totalement ignoré», a-t-il regretté.
I. B. (avec Tap).
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