La communication, on le sait, n’est pas le point fort de la Présidence de la République en Tunisie. La preuve nous est une nouvelle fois donnée par une «visite» à la page Facebook officielle de la première institution de l’Etat. Un «massacre» de la langue française. Et dire que la Tunisie vient d’abriter le dernier Sommet de la Francophonie !
Par Samir Gharbi
Qu’attendent les «services» de la Présidence de la République pour enfin s’occuper de la communication des activités du Président? Cette communication doit-elle se limiter à faire du copier-coller des communiqués en arabe sur la page officielle Facebook de la Présidence ?
Y a-t-il quelqu’un pour jeter, de temps en temps, un œil sur le contenu de cette «Page» ?
Y a-t-il quelqu’un pour regarder comment ça se passe ailleurs dans le monde la communication du chef de l’Etat ? Et pour comparer avec ce qu’on «produit» au Palais de Carthage ?
Que sont nos traducteurs devenus ?
La Tunisie ne manque ni de traducteurs (assermentés), ni d’ingénieurs informaticiens, ni de spécialistes de la «com». Et pourtant, l’autorité suprême de l’Etat donne l’impression d’un laisser-faire ou d’un laisser-aller très dommageable pour l’image du pouvoir suprême auprès des citoyens, des diplomates, des investisseurs, et des milliers de personnes qui, dans le monde entier, s’intéressent à la Tunisie.
La communication est le b.a.-ba de toute institution si elle veut que son action soit comprise, soutenue, défendue…
Or, les services de Carthage, qui ne manquent à priori ni de ressources financières ni de moyens humains, négligent l’importance d’une communication selon les règles de l’art.
J’ai pris, au hasard, sur la page Facebook de la Présidence ce «communiqué» dans sa version française (celle traduite de manière automatique et gratuite grâce à une fonctionnalité offerte par Facebook sur un simple clic) et dans sa version arabe originale (voir la capture d’écran en illustration ci-haut). *
Lisez la première et dites-vous si vous avez compris quelque chose. Et, lisez la seconde, si vous maîtrisez la langue arabe. Puis comparez…
Version française (surtout, ne riez pas, car ça fait plutôt pleurer !):
«Le président de la République, Qais Saeed, a reçu aujourd’hui jeudi 22 décembre 2022, Monsieur Makram Bennamna, président du comité national de réforme punitive, qui a présenté au président l’ordre intérieur du paradis.
«Lors de cette rencontre, le président de la République a souligné la nécessité pour le comité national de réforme punitive de commencer ses travaux le plus tôt possible, notant que l’Etat mettra à sa disposition toutes les possibilités pour faire sa part au mieux conditions et à l’heure en le dernier décret.
«Le président de la République a également affirmé qu’il travaillera pour atteindre les objectifs de la paix partielle et qu’aucun millimètre ne sera dépassé pour le peuple tunisien car c’est son droit qui lui a été donné.
«Le chef du comité national de réforme punitive a informé le président de la République qu’un certain nombre de personnes impliquées dans des questions financières ont exprimé leur intention de chercher refuge dans la réforme conformément aux dispositions du décret, et il ne reste que quelques textes qui le feront être terminé sous peu jusqu’à ce que les travaux commencent.»
* Normalement, la Présidence de la République présente au moins les traductions française et anglaise de ses communiqués pour faciliter la tâche aux lecteurs qui ne maîtrisent pas la langue arabe et couper court ainsi à toute mauvaise interprétation.
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