Le ministre italien des Affaires étrangères, Antonio Tajani, a déclaré que ce serait une erreur d’abandonner la Tunisie aux Frères musulmans, car le pays connaît une instabilité croissante qui doit être résolue par des interventions à long terme. «Le manque de développement et la sécurité mondiale sont liés, il n’y a pas de paix si les gens meurent de faim», a renchéri la sénatrice Stefania Craxi.
Rome regarde vers Tunis. Dans une interview accordée au Corriere della Sera, M. Tajani, coordinateur national du parti Forza Italia de Silvio Berlusconi, a exhorté la communauté internationale à ne pas abandonner le pays aux Frères musulmans, car d’autres puissances mondiales comme la Chine et la Russie pourraient exploiter cette situation.
Fin avril, le ministre italien de l’Intérieur Matteo Piantedosi, la commissaire européenne aux Affaires intérieures Ylva Johansson et le ministre français Gérald Darmanin se rendront en Tunisie pour trouver un moyen d’endiguer le flux de migrants en provenance de ce pays d’Afrique du Nord.
La conjoncture économique. L’économie tunisienne est dans une situation désespérée et a été frappée par la pandémie de Covid-19. De plus, l’industrie touristique du pays, qui dépend fortement des visiteurs européens, a été dévastée par la crise. Pour ne rien arranger, la Tunisie est devenue un point de départ de plus en plus important pour les migrants qui tentent d’atteindre l’Europe par voie maritime.
M. Tajani a appelé à une stratégie globale pour faire face à l’instabilité croissante en Afrique, causée en partie par le changement climatique qui détruit l’agriculture dans de nombreux pays. Il a souligné la nécessité d’interventions à long terme de l’Union européenne, des Nations unies et du Fonds monétaire international.
Préoccupations italiennes. Stefania Craxi, sénatrice du parti italien Forza Italia et présidente de la commission sénatoriale des affaires étrangères et de la défense, s’est dite préoccupée par l’effondrement de la Tunisie et a exhorté le FMI à accorder le prêt immédiatement. Mme Craxi a fait valoir que la Tunisie, un pays avec une histoire d’instabilité politique et économique, a été durement touchée par la pandémie, le déclin de l’industrie du tourisme et la présence de groupes tels que les Frères musulmans. Elle a ajouté que les puissances occidentales ont la responsabilité d’aider la Tunisie, soulignant que la paix ne peut être atteinte si les gens meurent de faim.
Dans une interview accordée à Il Giornale, Mme Craxi a affirmé qu’«il est juste que le FMI demande des réformes, mais le prêt doit être accordé avant que le pire ne se produise. Nous avons exigé que ces pays deviennent des démocraties en peu de temps, mais ils ont une histoire différente, et l’Occident a ses responsabilités. Pendant ce temps, d’autres acteurs entrent en jeu, les mêmes de la guerre en Ukraine, comme on le voit avec Wagner en Libye. Le manque de développement et la sécurité mondiale sont liés, il n’y a pas de paix si les gens meurent de faim», a-t-elle déclaré.
Source : Decode 39.
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