Après l’éclipse d’une douzaine de jours pour cause de maladie, qui a provoqué une polémique sur une hypothétique vacance à la tête du pouvoir, le président Kaïs Saïed multiplie les sorties et les activités pour signifier qu’il tient bien en main les rênes du pouvoir et ne compte pas les céder de sitôt.
Après avoir fait le déplacement à Monastir, le 6 avril, pour se recueillir sur la tombe de l’ancien président Habib Bourguiba, du legs duquel se réclame une bonne partie de l’opposition et dont le souvenir reste vivace dans la mémoire de Tunisiens, Kaïs Saïed continue à jouer sur la fibre mémorielle en présidant, dimanche 8 avril, la cérémonie de commémoration du 85e anniversaire de la fête des Martyrs au carré des Martyrs à Sijoumi à Tunis.
«Nous resterons fidèles aux martyrs qui ont sacrifié leur vie pour que la Tunisie soit libre et souveraine et pour que sa décision soit indépendante et exprime la volonté du peuple», a promis le président de la République.
Selon une vidéo diffusée sur la page officielle de la présidence de la République, Saïed a souligné que «les martyrs du 9 avril 1938 n’ont pas hésité à affronter le colonisateur et ils revendiquaient à cette époque un parlement tunisien», en formant le souhait que le nouveau parlement, qu’il a voulu à sa mesure et dont la majorité des députés se réclament de lui, puisse réaliser la volonté du peuple aujourd’hui et demain.
La Tunisie commémorait les événements du 9 avril 1938. Cette journée avait marqué un tournant décisif dans la lutte nationale et a préparé le terrain aux étapes politiques ultérieures qui ont finalement conduit à l’indépendance le 20 mars 1956, puis à la proclamation du régime républicain le 25 juillet 1957.
La cérémonie s’est déroulée en présence du président de l’Assemblée des représentants du peuple, Ibrahim Bouderbala, de la cheffe du gouvernement, Najla Bouden, du ministre de la Défense nationale et des membres du Conseil supérieur des armées.
Le chef de l’État a déposé une gerbe de fleurs au mémorial des martyrs, et a récité la Fatiha à leur mémoire avant de saluer le drapeau au son de l’hymne national. Trois salves de canon ont été tirées. «Il n’y aura pas de retour en arrière», a lancé le président, message adressé à l’opposition qui l’accuse d’avoir accaparé les pouvoirs à la faveur de la proclamation de l’état d’exception et du processus politique qu’il a initié par la suite pour imposer un pouvoir qualifié de «personnel» et d’«autoritaire».
I. B.
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