Tunisie : Kaïs Saïed relance la «guerre de libération nationale»

 «Il est nécessaire que la justice tunisienne joue son rôle dans cette étape que traverse le pays, et assume ses responsabilités afin de répondre aux aspirations des Tunisiens», a indiqué le président de la république Kaïs Saïed, mardi 18 avril 2023, dans un discours prononcé au Palais de Carthage, en marge des célébrations du 67e anniversaire de la création des forces de sécurité intérieure.

Les forces de sécurité intérieure tunisiennes ont été créées en 1956 et se composent de la Sûreté nationale, de la Garde nationale, des douanes, de la Protection civile, et de la Direction générale des prisons et de la rééducation.

«Aujourd’hui, nous menons ensemble sur le même front, une guerre de libération nationale afin d’imposer la pleine souveraineté de la Tunisie, sur laquelle nous ne céderons jamais. Nous menons une guerre sans merci contre toute partie tentant de porter atteinte à l’État et à ses institutions, parce qu’ils n’ont aucun patriotisme», a-t-il ajouté, laissant entendre que cette «guerre de libération nationale» est menée contre les opposants qui ont été arrêtés depuis le 11 février dernier et qui sont poursuivis en justice pour atteinte à la sécurité de l’Etat.

«Nous appliquons la loi et nous ne tolérons pas que quiconque soit victime d’oppression, mais nous ne laisserons pas l’État tunisien en proie à ceux qui le manipulent à leur guise», a souligné, en réponse à ceux qui l’accusent d’utiliser l’état d’urgence et l’état d’exception pour régler des comptes politiques.

«Ceux qui affichent toutes sortes de visages et œuvrent par tous les moyens pour faire obstacle à la réalisation des revendications du peuple tunisien devraient commencer par savoir sur quel pied danser», a ajouté le président Saïed, qui cible souvent dans ses discours ses opposants qu’il accuse de conspiration contre le peuple et l’Etat.

Le président tunisien a estimé que «celui qui choisit le mensonge n’a pas sa place au sein de l’Etat», appelant à leur faire face pour qu’ils n’entravent pas le processus entamé par les Tunisiens, par allusion au processus politique qu’il a entamé lui-même par la proclamation de l’état d’exception, le 25 juillet 2021 et que l’opposition assimile à un auto-coup d’Etat.

Le discours de Saïed est intervenu au lendemain de l’arrestation du président du mouvement Ennahdha, Rached Ghannouchi, qui a été conduit, lundi, à la caserne d’El Aouina (Tunis), sur instruction du ministère public, relevant du Pôle judiciaire de lutte contre le terrorisme.

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