L’association Shams défendant les droits des homosexuels et de la communauté LGBTQ+ en Tunisie va porter plainte contre un agent pénitentiaire, accusé d’abus sexuels par « Bomba » , une transgenre qui vient de purger une peine de 3 mois de prison à la Mornaguia.
Shams affirme qu’une plainte sera déposée pour tentative de viol et demande à ce que le concerné soit traduit devant le conseil d’honneur et accuse également le directeur de la prison de complicité, «n’ayant pas pris les mesures nécessaires contre l’accusé malgré que Bomba l’ait officiellement dénoncé».
Dans une déclaration à Kapitalis, Bomba affirme, de son côté, que l’agent pénitentiaire l’a menacée et a touché sa poitrine avec instance, ajoutant que ce dernier a même voulu abuser d’elle dans le box, en la forçant à lui toucher ses parties intimes mais qu’il a été stoppé dans son élan par l’arrivée de l’un de ses collègues. Elle dit également avoir dénoncé l’agent lors de son interrogatoire, mais que ce dernier n’a pas été inquiété.
Bomba a également ajouté que passer sa peine de prison dans le compartiment des homosexuels a été un vrai calvaire, et que durant son incarcération, elle se sentait constamment en danger, subissant un harcèlement par d’autres détenus : «Je ne pouvais pas fermer l’œil et j’avais constamment la trouille de me faire agresser… Ma détention dans cette cellule à la Mornaguia a été un vrai cauchemar et à ce jour je revois encore leurs regards insistants», a-t-elle lancé.
«Je veux témoigner à visage découvert et me battre pour que les abus contre les transgenres cessent. Car on nous menace de poursuites pénales et autres faits pour que l’on garde le silence, mais je veux me battre et ne plus jamais me taire pour que les agresseurs soient poursuivis et pour que nous n’ayons plus à subir de tels abus», a-t-elle conclu.
Notons que le fondateur de Shams Me Mounir Baatour a également affirmé avoir alerté les organisations tunisiennes, à l’instar de la Ligue tunisienne des droits de l’homme (LTDH), sur de pareils abus et sur les conditions de détentions de la communautés LGBTQ+ en Tunisie, qui sont privés de leurs droits humains, a-t-il affirmé.
Y. N.
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