Le ministère de l’Education a opté à la manière forte pour mettre fin au mouvement social mené depuis plusieurs mois par les enseignants de l’école de base qui ont refusé de remettre les notes des élèves.
Le ministère a en effet annoncé, dans un communiqué publié ce lundi 10 juillet 2023 (voir ci-dessous), sa décision de limogeage de 350 directeurs d’écoles primaires et le non paiement d’un mois de salaire à 17 000 instituteurs qui ont persisté dans leur refus de remettre les notes des élèves, empêchant ainsi la clôture de l’année scolaire dans les conditions habituelles.
Cette décision fait suite à celle annoncée, samedi dernier, par la Fédération générale de l’enseignement de base relevant de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT) selon laquelle elle allait poursuivre l’escalade jusqu’à la satisfaction des revendications sociales et salariales de ses bases.
Les premiers limogeages de cadres éducatifs annoncés la semaine dernière avaient été vivement critiqués par les responsables syndicaux, estimant que cela ne leur faisait peur et qu’ils allaient poursuivre leur combat.
Le ministre de l’Education Mohamed Ali Boughdiri, ancien responsable syndical lui-même et ancien secrétaire général adjoint de l’UGTT, avait répliqué : «Nous ne prendrons pas de vacances tant que les élèves ne recevront pas leurs bulletins de notes. Et nous n’adopterons pas le passage automatique d’une classe à une autre».
Il semble donc que le dialogue ait définitivement été rompu et que les négociations, qui ont achoppé sur les exigences matérielles des enseignants, étaient dans l’impossibilité d’aboutir, étant donné les difficultés financières de l’Etat, qui peine à mobiliser les montants nécessaires au bouclage de son budget pour l’exercice en cours.
Il reste cependant à se demander si une telle décision va mettre fin à la crise de l’enseignement de base et faire rentrer dans les rangs les instituteurs et directeurs d’écoles réfractaires. On peut sérieusement en douter, eu égard le nombre important des personnes sanctionnées, qui ne vont sans doute pas rester sans réaction. Eu égard aussi l’absence de solution alternative. En tout cas pour le moment. A moins que M. Boughdiri, qui a sans doute eu l’aval du président Kaïs Saïed avant d’annoncer sa décision, ait laissé une dernière carte dans sa poche.
I. B.
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