Des députés européens persona non grata en Tunisie

La Tunisie a refusé l’entrée d’une délégation de la commission des affaires étrangères du Parlement européen, qui devait effectuer une visite en Tunisie du 14 au 16 septembre 2023, comme annoncé dans un communiquées par le Parlement lui-même.

Cette délégation, qui est composé de députés européens Michael Gahler, Dietmar Köster, Salima Yenbou, Mounir Satouri et Emmanuel Maurel, prévoyait de rencontrer organisations de la société civile, syndicats, dirigeants l’opposition et des représentants des partis politiques, et des représentants des Etats membres de l’Europe en Tunisie.

«L’objectif de cette visite est de mieux comprendre la situation politique actuelle dans le pays, soutenir un dialogue national inclusif après les dernières élections et évaluer le protocole d’entente signé en juillet entre Europe et Tunisie», souligne le communiqué.

Dans une lettre signée par le ministère des Affaires étrangères, de la Migration et des Tunisiens à l’étranger, Tunis a informé la délégation qu’elle lui avait refusé l’autorisation d’entrée, indiquent des sources au Parlement européen cités par les médias.

La mission de la délégation – qui fait partie de celles que la commission affaires étrangères effectue périodiquement à l’étranger – avait pour objectif de «comprendre la situation politique actuelle du pays, de soutenir un dialogue national inclusif et d’évaluer le protocole d’accord signé par l’UE et de Tunisie». Comme cela arrive habituellement, elle était composé de membres de plusieurs groupes parlementaire, en l’occurrence le PPE, le S&D, Renew, les Verts et la Gauche.

Rappelons que l’un des membres de la délégation, le Vert français Mounir Satouri, avait déclaré, la veille de la signature, le 16 juillet, au Palais de Carthage, du mémorandum d’accord sur la migration entre la Tunisie et l’Union européenne : «Nous voudrons remettre la démocratie et les droits de l’homme au centre de tout accord avec la Tunisie», ajoutant qu’il n’était pas juste que la Tunisie reçoive «un milliard d’euros sur un plateau d’argent». «Cela ne peut pas arriver», a-t-il insisté, soulignant le rôle du Parlement européen en tant que co-législateur de l’UE.

Rappelons aussi que le ministre des Affaires étrangères, de la Migration et des Tunisiens à l’Etranger, Nabil Ammar, avait eu, lundi 11 septembre, un entretien téléphonique avec Ylva Johansson, commissaire européenne aux Affaires Intérieures, qui a porté sur les modalités de la mise en œuvre des différents points portant sur le renforcement de la coopération dans le domaine de la mobilité et la gestion de la migration, convenus dans le Mémorandum d’entente sur un partenariat stratégique et global entre la Tunisie et l’Union européenne.

I. B.

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