Le président de la république, Kaïs Saïed continue de tempêter contre ceux qui, au sein de l’administration publique, qui est sous son autorité directe, puisqu’il peut à tout moment limoger toute personne qu’il estime indigne de son poste par simple décret, et il ne s’est pas privé jusque-là de le faire.
C’est ainsi que lors de son entretien, mercredi 29 novembre 2023, au Palais de Carthage, avec le Premier ministre Ahmed Hachani, le chef de l’Etat a déclaré que «ceux qui entravent délibérément la mise en œuvre des projets en Tunisie ne sont pas dignes de leurs responsabilités», en appelant à diligenter la mise en œuvre de plusieurs projets suspendus depuis des années et à accélérer l’opération de contrôle des recrutements au sein de la fonction publique, d’autant que ses résultats préliminaires ont dévoilé, selon lui, «plusieurs violations» des procédures légales.
Par ces déclarations, très récurrentes, Saïed offre l’image d’un chef d’Etat contrarié, saboté par l’administration dont il a la charge. Il tient un discours que tiendrait volontiers un opposant politique ou un analyste politique mais qui, dans la bouche d’un président de la république qui, de par la constitution qu’il a lui-même rédigé et fait promulguer, a tous les pouvoirs, sonnent tout de même étrangement.
La réunion a également porté sur une série de projets de loi et de décrets-lois qui seront discutés lors du prochain conseil des ministres, notamment celui de l’Office national des fourrages, indique un communiqué de la présidence de la république. Cette décision intervient au moment où les prix des aliments pour animaux atteignent des cimes qui obligent certains petits éleveurs à vendre leurs bétails car ils ne peuvent plus les nourrir.
Hier, le prix d’une «bala gort» ou foin dans les différents marchés de la région du Sahel s’élevait à 40 dinars, contre moins de 15 dinars il y a un an.
I. B.
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