Afin d’éradiquer les vraies raisons et causes de la migration clandestine vers l’Europe, il est plus que jamais impérieux d’adopter une «solution collective» à ce phénomène sans cesse grandissant, a plaidé le président de la république, Kaïs Saïed.
Dans une déclaration à l’agence Tap, lundi 29 janvier 2024, en marge de sa participation au sommet Italie-Afrique, qui s’achève aujourd’hui à Rome, le chef de l’Etat a souligné que le traitement de la question migratoire ne peut se faire que dans le cadre d’une «approche éminemment collective» et non «individuelle ou même sécuritaire», ajoutant qu’une conférence de haut niveau devrait se tenir prochainement afin de débattre des questions liées aux stratégies et programmes de développement à mettre en œuvre dans les pays africains.
Le président Saïed a, en outre, souligné que la montée en puissance du phénomène de la migration irrégulière n’est pas hasardeux, pointant du doigt des réseaux criminels opérant un peu partout dans monde dans le trafic d’organes et la traite des êtres humains.
Pour le président Saïed, tant qu’il y a de l’espoir et de l’avenir, personne n’ose s’aventurer à quitter son pays à bord des embarcations de la mort à destination d’autres pays, dénonçant à ce titre les conditions inhumaines qu’endurent les migrants irréguliers.
Le chef de l’Etat a ajouté que la Tunisie dispose d’un potentiel important lui permettant de garantir au mieux les attributs d’une vie digne à ses citoyens et que le pays est prêt à accueillir les frères africains dans le cadre de la loi.
Le président de la république a en outre évoqué les efforts louables déployés par les organismes de l’Etat et les organisations concernées en vue de prêter main-forte aux migrants africains en Tunisie, citant tout particulièrement le Croissant Rouge Tunisien qui, a-t-il dit, a joué un rôle-clé à cet égard en faisant prévaloir les valeurs humaines sur les considérations juridiques, répondant ainsi aux critiques émanant de la société civile internationale concernant les traitements humiliants réservés par les autorités tunisiennes aux migrants sub-sahariens.
Le président Saïed a par ailleurs réaffirmé son rejet catégorique de l’idée d’implanter des migrants africains en Tunisie. «La Tunisie n’acceptera pas l’implantation des migrants africains sur son propre territoire», a affirmé le chef de l’Etat, ajoutant que «la Tunisie sera un lieu d’installation seulement dans le respect de la législation du pays et non dans le cadre d’une ‘‘mesure’’ ou ‘‘arrangement’’ venant de l’étranger.»
Il convient de noter que le président de la république a participé au sommet Italie-Afrique, en présence de 25 chefs d’État et de gouvernement d’Europe et d’Afrique.
Le sommet a été l’occasion de discuter de la proposition italienne tendant à promouvoir le développement durable et la stabilité en Afrique.
Il a également permis de débattre de questions liées à la migration, au climat, à la sécurité alimentaire et à la transition énergétique.
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