Dans un monde où les réseaux sociaux ont émergé comme une plate-forme omniprésente pour l’échange d’informations, il est crucial de reconnaître les dangers inhérents à leur utilisation irresponsable.
Par Khémaïs Gharbi *
Le manque de retenue sur ces plateformes peut avoir des conséquences dévastatrices, comme en témoignent les nombreux exemples de changements politiques brutaux survenus dans plusieurs pays dans le monde, et auxquels ces réseaux ont énormément contribué par la désinformation, la manipulation de l’opinion et la mobilisation des foules.
Toutes ces soi-disant «révolutions» survenues dans le pays arabes depuis 2011 et dont la spontanéité et l’authenticité sont désormais remises en question par certains analystes et historiens, ont été facilitées voire attisées par la propagande et le recrutement orchestrés via ces réseaux par des forces pas nécessairement soucieuses de la stabilité des pays où celles-ci survenaient.
L’abus de langage en ligne
De plus, les réseaux sociaux offrent une tribune sans précédent aux groupes extrémistes et aux individus malintentionnés pour propager leurs idéologies toxiques et recruter de nouveaux adeptes. Des partis radicaux de droite et de gauche et des organisations terroristes ont utilisé habilement ces plateformes pour radicaliser des jeunes et orchestrer des attaques violentes, démontrant ainsi l’ampleur du danger que représente l’abus de langage en ligne.
De même, certains Etats y recourent désormais sans modération pour quadriller les populations, manipuler les opinions publiques et les orienter dans un sens ou dans l’autre. Des campagnes de presse coordonnées ont un impact significatif sur les élections dans certains pays, sapant ainsi la légitimité des institutions démocratiques et minant la confiance du public dans le processus politique.
En outre, la polarisation croissante de la société est largement alimentée par les échanges malveillants et les discours haineux qui prolifèrent sur les réseaux sociaux. Les individus se retrouvent enfermés dans des bulles filtrantes, exposés uniquement à des points de vue qui renforcent leurs propres convictions, ce qui entrave le dialogue constructif et compromet la cohésion sociale.
Il est également important de reconnaître que l’abus de langage en ligne peut avoir des répercussions graves sur la santé mentale des individus. Le cyber-harcèlement, les discours de haine et les attaques personnelles peuvent avoir des conséquences dévastatrices sur le bien-être émotionnel et psychologique des personnes ciblées, alimentant un climat toxique de peur et d’anxiété.
La censure directe sur les contenus
Enfin, il convient de relever, et la récente guerre d’Israël contre le Hamas à Gaza l’a montré, que les responsables des réseaux sociaux, pour la plupart américains et basés aux Etats-Unis, comme Facebook, Instagram, Youtube ou autres X, anciennement appelé Twitter, exercent une censure directe sur les contenus non conforme aux points de vue de l’Occident en général et des Etats-Unis en particulier, alliés historiques et inconditionnels d’Israël au Moyen-Orient, ce qui met en question la crédibilité de ces plateformes et dénonce leurs agendas politiques.
En conclusion, les réseaux sociaux ont le potentiel de connecter les individus et de promouvoir le partage d’informations précieuses, mais cet outil puissant doit être utilisé avec responsabilité et discernement. En reconnaissant les dangers de l’abus de langage en ligne et en travaillant ensemble pour promouvoir un environnement numérique plus sain et plus respectueux, nous pouvons espérer construire un avenir où les réseaux sociaux sont des outils au service du bien commun, plutôt que des armes de destruction sociale et politique.
* Traducteur et écrivain.
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