Le ministère public près le tribunal de première instance de Tunis I a décidé de maintenir en détention provisoire le journaliste Mourad Zeghidi et le présentateur et animateur télé et radio Borhen Bsaies.
Selon l’avocat de Zeghidi, Me Ghazi Mrabet, qui intervenait ce matin, 12 mai 2024, dans une déclaration à Mosaïque FM, son client a été arrêté hier soir, samedi, vers 19 heures, chez lui, alors qu’il était avec sa fille. Il a été entendu par la brigade criminelle à Gorjani pendant 5 heures, avant d’être transféré au centre de détention de Bouchoucha où il passera la journée et la nuit de dimanche avant d’être entendu, avec son collègue Borhen Bsaies, par le juge d’instruction près du tribunal de première instance de Tunis I demain, lundi 13 mai.
Selon Me Mrabet, son client a été interrogé sur le sens de certaines de ses déclarations dans ses interventions dans L’Emission impossible, la matinale de IFM, ainsi que sur un poste Facebook où il exprimait sa solidarité avec son collègue Mohamed Boughalleb, incarcéré et poursuivi en justice pour des déclarations à propos de la gestion du ministère des Affaires religieuses. «Comme à son habitude, Zeghidi a répondu à toutes les questions avec la pondération, le sens de la nuance et la recherche du terme le plus juste qu’on lui connaît, et avec le sourire», a déclaré Me Mrabet.
Il a précisé que Zeghidi a insisté pour être interrogé conformément au décret-loi n°115 de 2011 relatif à la liberté de la presse et au décret-loi n° 116 de 2011 relatif à la communication audiovisuel, ajoutant que les enquêteurs se référaient, quant à eux, au décret-loi n° 54 de 2022 relatif à la lutte contre les infractions se rapportant aux systèmes d’information et de communication.
Ce texte, rappelons-le, est très décrié par les professionnels des médias et par les organisations de défense des droits de l’homme et des libertés individuelles qui le considèrent comme un texte liberticide qui vise à réduire les médias au silence.
I. B.
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