Inquiétude des correspondants des médias étrangers en Tunisie

Nous reproduisons ci-dessous le communiqué publié par le Club des correspondants étrangers en Afrique du nord (NAFCC) qui «condamne fermement» le traitement subi par l’équipe de France 24, samedi 11 mai  2024, lors de l’opération policière à la Maison de l’Avocat, siège de l’Ordre national des avocats, à Bab Bnet, à Tunis.

Une trentaine d’hommes en civil et cagoulés sont entrés, sans se présenter, dans le bâtiment. Ils ont saisi l’avocate et chroniqueuse Sonia Dahmani et l’ont emmenée dans une voiture. Nous exprimons toute notre solidarité à cette critique notoire du régime.

Une dizaine d’hommes cagoulés eux aussi se sont ensuite dirigés vers l’équipe de France 24 pour saisir la caméra. Face au refus des journalistes de se laisser saisir leur matériel, Hamdi Tlili, le cameraman, a été arrêté et frappé pendant son arrestation. La carte mémoire lui a ensuite été réclamée avec insistance. Une dizaine d’hommes sont ensuite revenus pour saisir la caméra de France 24. Le journaliste reporter d’images Hamdi Tlili a protesté, expliquant qu’il était journaliste et disposait des autorisations nécessaires. Il a été frappé et embarqué au poste de police de Gorjani.

Hamdi Tlili a été relâché peu après, grâce notamment à l’intervention du Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT), mais son matériel a été cassé. Cette intervention avait pour but évident d’effacer toute trace de l’opération policière.
Nous rappelons que l’équipe était dans un lieu public et rien ne l’empêchait de tourner. Au moment de l’intervention, elle était d’ailleurs en direct sur France 24 comme l’attestent les images.

Hamdi Tlili travaille depuis 14 ans pour France 24, et dispose de l’autorisation de tournage en règle et d’une carte de presse.

Nous tenons par ce communiqué à dénoncer ces agissements, la méthode d’arrestation de Sonia Dahmani comme la violence à l’encontre de Hamdi Tlili, qui ont dépassé le cadre de l’action normale des forces de sécurité. 

Nous réaffirmons, une nouvelle fois, l’impérieuse nécessité de garantir une presse libre. Nous tenons à faire part aussi de notre inquiétude concernant les arrestations de nos confrères Mourad Zeghidi et Borhen Bsaies.

Communiqué.

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