Présidentielle tunisienne : Zouhair Maghzaoui se présente contre (ou pour) Kaïs Saïed ?

Le secrétaire général du mouvement Echaâb (nationaliste arabe) Zouhair Maghzaoui a présenté aujourd’hui, mardi 6 août 2024, sa candidature pour la présidentielle du 6 octobre prochain.      

Maghzaoui, dont le parti soutient le processus politique engagé par le président Kaïs Saïed lors de la proclamation de l’état d’exception le 25 juillet 2025, présente aujourd’hui sa candidature face à ce dernier.

En déposant son dossier auprès de l’Instance supérieure indépendante pour les élections (Isie), Maghzaoui a expliqué qu’il a préféré déposer 15 parrainages de parlementaires à l’appui de sa candidature, en affirmant avoir réuni 15 000 parrainages populaires pour seulement 10 000 exigés.

Dans sa déclaration aux médias après le dépôt de son dossier, Maghzaoui a assuré : «Il n’y a pas de bons et de mauvais Tunisiens. Le ministre de l’Intérieur est appelé à permettre aux candidats d’obtenir le bulletin numéro 3», relatif aux antécédents judiciaires, qui est exigé dans le dossier de candidature et que plusieurs candidats se plaignent que l’administration publique ait refusé de le leur délivrer.

Tout en qualifiant la scène électorale de tendue, Maghzaoui a estimé que le bilan mitigé du gouvernement au cours des trois dernières années l’a incité à se présenter, notamment «le manque de transparence de l’accord avec Meloni [l’Italie], le décret 54, [la non adoption de] la loi criminalisant la normalisation [avec Israël], et la détérioration sans précédent de la situation économique et sociale».

Maghzaoui a également déclaré qu’«un certain nombre des partisans [de Kaïs Saïed] utilisent les ressources de l’État pour recueillir des parrainages en sa faveur. Ce comportement est indigne du président de la république», tout en appelant l’administration publique à observer la neutralité et à traiter les candidat sur un même pied d’égalité.

Il reste cependant à savoir comment Maghzaoui va-t-il mener sa campagne électorale. Va-t-il s’opposer au président sortant, critiquer son bilan et se proposer clairement pour lui succéder? Ou va-t-il continuer de soutenir ce dernier de façon soi-disant «critique», c’est-à-dire en chantant ses louanges et en critiquant uniquement les membres du gouvernement, qui sont des punching-ball très commodes?

Il faut dire que la candidature du militant nationaliste arabe ne semble convaincre personne et qu’il semble vouloir juste jouer un rôle de pure figuration, d’autant que les électeurs ne sont pas dupes au point de préférer la copie à l’original.

I. B.

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