Zouhair Mahgzaoui a déclaré qu’il ne reviendra pas sur sa candidature à la présidentielle du 6 octobre prochain et qu’il est déterminé à poursuivre sa campagne électorale avec tous les moyens légaux possibles, et ce malgré les réserves qu’il a sur le climat général dans lequel se déroule le prochain scrutin. Vidéo.
Le secrétaire général du mouvement Echaâb, qui intervenait aujourd’hui, mercredi 28 août 2024, dans une conférence de presse, a déclaré que «les Tunisiens ont le choix entre la poursuite du discours complotiste et le changement à travers les urnes, le 6 octobre prochain», c’est-à-dire entre le président sortant, Kaïs Saïed, et lui-même.
Tout en avertissant l’opinion contre la volonté de supprimer le débat télévisuel traditionnel entre deux ou plusieurs candidats, Maghzaoui a exigé de l’Instance supérieure indépendante pour les élections (Isie) qu’elle se prononce clairement à ce sujet, et souligné son attachement personnel à cette «tradition démocratique».
«Le processus électoral est entaché de nombreux abus, transgressions et dépassements, dont l’utilisation des moyens de l’Etat par Kaïs Saïed, le président dont le mandat s’achève», a déclaré Maghzaoui, en appelant la commission électorale à jouer la mission qui lui est dévolue en toute impartialité et à appliquer la loi à tous les candidats à pied d’égalité.
Maghzaoui qui est passé, en deux temps trois mouvements, d’une posture de soutien au projet politique de Saïed à une autre qu’on a de la peine à considérer comme critique à l’égard de ce dernier, même s’il a quelque peu haussé le ton ces derniers jours, va-t-il réussir enfin à s’imposer comme un concurrent sérieux face au président sortant ?
En Tunisie, on le sait, tout est en non-dit, en trompe l’œil et en faux semblant.
I. B.