Le président de la république Kaïs Saïed a qualifié d’«historique», l’adoption du projet de loi amendant certaines dispositions de la loi électorale, saluant une prise de position «patriotique».
«Les députés ont fait preuve d’un profond sens de responsabilité», s’est félicité le président Saïed, lors de son entretien, samedi 28 septembre 2024, au Palais de Carthage, avec le président de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) Brahim Bouderbala, le lendemain de l’adoption du projet d’amendement.
Cité dans un communiqué de la Présidence, le chef de l’Etat a déclaré: «C’est au nom du Peuple que les lois sont promulguées et aucune voix n’est au- dessus de la voix du peuple tunisien souverain», tout en saluant les députés qui «ont pris aux sérieux les dangers qui guettent la Tunisie».
Le chef de l’Etat faisait ainsi allusion à une possible remise en question des résultats de la présidentielle du 6 octobre prochain par le tribunal administratif, suite à un hypothétique recours de l’un des candidats, si l’examen des litiges électoraux était resté l’apanage du tribunal administratif, devenu suspect aux yeux du président sortant et de ses partisans depuis qu’il a reconnu le droit de trois candidats dont les candidatures ont été rejetées par la commission électorale, et n’ait pas été confié, grâce au dernier amendement, à la juridiction judiciaire (cour d’appel et cour de cassation).
La loi amendée concerne le contentieux électoral en transférant la spécialité d’un organe judiciaire à un autre, sans intervenir ni dans les conditions de candidature ni dans la campagne électorale ou dans le seuil électoral, comme ce fût le cas en 2019, a expliqué le chef de l’Etat, selon le communiqué de la présidence.
Il répondait ainsi à ceux parmi les opposants au projet d’amendement qui ont rappelé, à l’occasion de cette controverse, que Kaïs Saïed avait lui-même rejeté, en 2019, un projet d’amendement de la loi électorale présenté par la majorité d’alors, prétextant qu’on ne change pas les règles de jeu à moins d’un an des élections.
Depuis, beaucoup d’eau a coulé sous les ponts, dirait l’autre, le professeur de droit constitutionnel étant devenu entretemps président de la république.
Rappelons que l’élection présidentielle est prévue les 4, 5 et 6 octobre à l’étranger et le 6 octobre à l’échelle nationale.
Trois candidats sont en lice à savoir Ayachi Zammel, fondateur du parti Azimoun, incarcéré depuis trois semaines et poursuivi dans plusieurs affaires de falsification de parrainages, Zouhair Maghzaoui, secrétaire général du parti Echaâb, et le président sortant qui brigue un second mandat de 5 ans.
I. B. (avec Tap)