Le résistant et militant tunisien, Messaoud Ben Jemaâ, ami de la Révolution de libération, est décédé, a indiqué, vendredi 20 décembre 2024, un communiqué du ministre algérien des Moudjahidine et des Ayants-droit.
Abderrahmane Cherfouh *
Le défunt était l’un des «fils fidèles de la Tunisie, pays frère, ayant consacré ses efforts au soutien de la lutte du peuple algérien pour la liberté et l’indépendance, notamment en mettant son café El-Dinar situé à Tunis (Tunisie) à la disposition des dirigeants de la Révolution et des militants du Front de libération nationale (FLN) pour tenir ses réunions», précise la même source.
Comme beaucoup d’autres Tunisiens , Messaoud Ben Jemaâ fait partie de ceux qui ont fait don de soi pour une cause noble et juste, mus par un seul idéal, contribuer à la libération de l’Algérie du joug colonial français. Il est le symbole de la mémoire et du soutien quasi-indéfectible de la Tunisie à la révolution algérienne.
Soutien tunisien à la révolution algérienne
Il faut rappeler à tous ceux qui feignent de l’oublier que la Tunisie du président Bourguiba, nouvellement indépendante à l’époque, n’avait pas lésiné sur les moyens pour apporter son aide et sa contribution à la révolution algérienne et a été pour beaucoup dans la victoire de l’Algérie remportée contre le colonialisme français. Nier l’aide considérable, le soutien fraternel, et le rôle important qu’a joué ce pays frère durant la révolution algérienne pour arracher sa liberté c’est faire preuve d’ingratitude et de mauvaise foi.
Il faut rappeler que la Tunisie a été sur tous les fronts et a servi comme base logistique, de repli, et support diplomatique et médiatique à l’Algérie durant son long combat pour arracher son indépendance. Et c’est à Tunis que le Gouvernement provisoire de la république algérienne (GPRA) a établi son siège aidé par le président Bourguiba et c’est à Tunis que l’équipe de football du FLN s’est installée. La Tunisie a aussi accueilli 200 000 réfugiés civils algériens.
Ce petit rappel historique s’impose pour illustrer cette solidarité agissante incarnée par la tragédie qui a eu pour théâtre le village de Sakiet Sidi Youssef, gouvernorat du Kef, en Tunisie. Cette tragédie symbolise le lien de sang qui unit ces deux peuples et illustre la solidarité du peuple tunisien avec l’Algérie qui, outre son caractère spontané et fraternel, était aussi l’expression de l’attachement profond qu’éprouvent les Tunisiens à leurs frères algériens. Exerçant son soi-disant «droit de poursuite» contre les bases arrières du FLN, l’aviation française avait bombardé le 8 février 1958 ce petit village frontalier, provoquant la mort d’une centaine de personnes et le double de blessés, la plupart des femmes et des enfants.
Il faut aussi rappeler que pendant la décennie noire, en Algérie, la Tunisie n’a jamais fermé ses frontières avec son voisin de l’ouest, renouvelant une nouvelle fois encore sa fidélité légendaire à l’Algérie.
Au-delà des vicissitudes de l’histoire
Les relations privilégiées qu’entretiennent les deux nations et les liens très solides qu’elles ont noués au cours de leur histoire commune suscitent la jalousie de certains cercles hostiles à ce rapprochement qui n’apprécient guère cet accord entre ces deux pays frères et cherchent à briser leur entente, trop parfaite à leur goût, par la diabolisation médiatique, l’exploitation de petits faits mineurs qu’ils transforment en des crises majeures, et les campagnes savamment orchestrées et entretenues pour attiser la tension et la haine entre les deux peuples. Ces tentatives cherchent aussi à isoler l’Algérie et la Tunisie de leur environnement naturel; mais vu la solidité des relations bilatérales, toutes ces tentatives seront vouées à l’échec.
* Médecin, Canada.
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