L’Algérie veut développer son oléiculture

Si l’Algérie est le 8e producteur mondial d’huile d’olive, en revanche, 99% de sa production est destinée à la consommation domestique. Les autorités prévoient de développer leur oléiculture pour atteindre 1 million d’hectares d’oliviers d’ici 2030 et de produire 100 millions de litres d’huile d’olive par an.

Chaque année, dans la seconde quinzaine du mois de décembre, période qui coïncide avec les vacances scolaires en Algérie, de nombreuses familles algériennes se consacrent à la récolte manuelle des olives, une pratique ancrée dans la tradition, qui perdure malgré les avancées de la modernisation et qui représente un moment de cohésion familiale et culturelle.

Comme on le sait, les oliviers destinés à la production d’huile sont particulièrement répandus dans de vastes zones du nord de l’Algérie, comme la région de Kabylie (au centre du pays) et les provinces orientales de Jijel et Skikda (sur la côte) et de Guelma et Mila (intérieur).

Dans ce pays du Maghreb, l’olivier représente environ 45% de la superficie cultivée en arbres fruitiers, avec une superficie totale estimée à 443 000 hectares (selon les données du ministère de l’Agriculture), contre 160 000 hectares au début du millénaire, répartis dans 49 des 58 provinces.

Les autorités algériennes prévoient d’atteindre 1 million d’hectares d’oliviers d’ici 2030 (Contre 440 000 ha en 2022) et de produire 100 millions de litres d’huile d’olive par an. Le nombre total d’oliviers est actuellement estimé à plus de 65 millions, dont 48 millions sont productifs.

Récolte traditionnelle des olives

Malgré la diffusion croissante des machines et des méthodes modernes de récolte, de vastes régions d’Algérie dépendent encore des méthodes traditionnelles en raison du terrain très accidenté dans lequel se trouvent les oliveraies, comme dans les provinces de Tizi Ouzou et Bouira (dans la région de Kabylie) et Jijel, Skikda et Mila (dans l’est du pays).

Dans ce contexte, l’agence ANSAmed a documenté de près la récolte traditionnelle des olives dans la province côtière de Jijel, en accompagnant une famille de la région d’Agouf, située à environ 600 mètres d’altitude, au pied d’une montagne de 1 200 mètres.

Ici, les travaux commencent par la pose d’une bâche en plastique sous les oliviers; le tissu recouvre toute la zone environnante pour recueillir les fruits qui tombent des branches frappées avec de longs bâtons de bois. Cette tâche est généralement accomplie par des hommes.

En attendant, les femmes profitent de la matinée pour préparer le déjeuner avant de se rendre à l’oliveraie pour participer aux récoltes. Leur travail consiste principalement à ramasser les olives tombées hors du tissu.

La scène n’est pas complète sans la participation des jeunes enfants, qui, au fil des années, apprennent progressivement la traditionnelle récolte des olives, parfois avec un peu d’agitation.

Un esprit de famille

Le moment le plus attendu de tout le processus est sans aucun doute le déjeuner sous les oliviers, en pleine nature, qui donne aux plats une saveur unique. Suivi d’une tasse de café, qui vous aide à vous concentrer et à réduire la fatigue.

Après avoir récupéré les olives tombées sur les bâches en plastique et les avoir placées dans des sacs, commence, le processus de séparation des feuilles et des brindilles, un travail qui demande beaucoup d’efforts.

Les olives sont jetées à la main dans le sens opposé au vent, ce qui permet de les séparer des feuilles et des brindilles et d’obtenir un produit propre, prêt à être transféré à l’huilerie.

Djamel Houari, 56 ans, infirmier à la retraite, explique à l’ANSAmed que le maintien de la méthode traditionnelle de récolte des olives est dû à la conformation du terrain, imperméable dans cette région, et à la grande taille des arbres, dont certains sont vieux de plusieurs siècles.

Djamel souligne que l’objectif de la récolte n’est pas forcément d’obtenir de l’huile d’olive, mais avant tout de réunir la famille dans un climat fraternel de solidarité et de coopération, et de préserver une tradition ancienne transmise de génération en génération.

Selon Djamel, chaque mois de décembre, de nombreuses personnes reviennent d’Alger et d’autres villes, où elles travaillent toute l’année, pour retrouver leurs familles et participer à la traditionnelle récolte des olives. «La participation des enfants est essentielle, malgré l’agitation qu’ils apportent, car le but est de leur apprendre progressivement les récoltes traditionnelles et de maintenir cette ambiance familiale», a-t-il ajouté.

Avec Ansamed.

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