«La Tunisie a été parmi les premiers pays à abolir l’esclavage et la responsabilité historique impose de rompre définitivement avec toute forme d’esclavage déguisé sous des appellations qui doivent disparaître totalement de nos législations nationales».
C’est ce qu’a déclaré Kais Saïed, lors de la réunion du conseil des ministres, jeudi 16 janvier 2025, au Palais de Carthage, faisant allusion à la sous-traitance, une forme d’emploi précaire toujours en vigueur dans les secteurs aussi bien privé que public, et qu’il cherche à supprimer.
A cette occasion, le président de la république a abordé le projet de révision du code du travail ainsi que le projet de décret relatif à la sous-traitance, soulignant la nécessité d’adapter toutes les législations à l’esprit et aux objectifs de la Constitution, lit-on dans un communiqué de la présidence de la république. «Il ne sert à rien d’élaborer des législations basées sur des approches traditionnelles ou sur des demi-mesures. Une solution doit être radicale», a insisté le chef d’Etat, qui n’a de cesse de souligner le rôle social de l’Etat et d’appeler à une distribution plus équitable des ressources publiques, gage de justice et de stabilité sociales.
Rappelons à ce propos qu’il n’existe en Tunisie aucune définition juridique des emplois de sous-traitance, mais l’Etat a historiquement accepté de recourir à des emplois et des contrats précaires comme notamment ceux des «ouvriers de chantiers» et de ce qu’on appelle les «contrats de la dignité» ou encore la sous-traitance, qui permettent de réduire artificiellement les chiffres du chômage dans le pays.
Saïed a, en outre, exhorté les membres du gouvernement à redoubler d’efforts, à travailler avec dévouement et de manière harmonieuse, d’être à l’écoute des attentes du peuple et à œuvrer à les satisfaire en inventant des solutions et en anticipant l’avenir avec une vision nouvelle et un esprit militant qui place l’intérêt supérieur de la nation au-dessus de toute autre considération, lit-on dans le même communiqué.
Dans ce contexte, le président a rappelé que «la responsabilité requiert la confiance», que «répondre aux revendications de notre peuple est un devoir», et que «préserver l’indépendance de notre décision nationale est l’un des devoirs les plus nobles et des responsabilités les plus lourdes».
Ilreprend ainsi deux thématiques chères à son cœur : l’autonomie de la décision nationale et le compter sur soi, deux engagements difficile à tenir, étant donné les difficultés financières de la Tunisie et sa forte dépendance des aides extérieures, et notamment de ses deux principaux partenaires : l’Union européenne et les Etats-Unis.
I. B.
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