Affaire du complot | Les détenus rejettent un procès à huis clos

Les détenus politiques tunisiens dans l’affaire du «complot contre l’État» exigent que leur procès, qui s’ouvrira le 4 mars 2025 à Tunis, soit public, ont déclaré leurs familles, qui redoutent un procès à huis-clos ne permettant pas à l’opinion publique de juger de la crédibilité des accusations auxquelles les prévenus font face et qui pourraient leur coûter la peine capitale.

Le comité tunisien représentant les familles des détenus politiques dans l’affaire de complot a déclaré lors d’une conférence de presse à Tunis, le jeudi 27 février 2025, au siège du parti Al-Joumhouri, à Tunis, que les prévenus exigent un procès public et équitable pour «révéler l’injustice dont ils font l’objet et le complot visant à faire taire l’opposition dans le pays», selon leurs propos.

Le comité a déclaré qu’il continuerait à défendre tous les détenus jusqu’à ce qu’ils soient tous libérés.

Des audiences… à distance ?

Monia Ibrahim, épouse du détenu Abdelhamid Jelassi, a déclaré que son mari a appelé ses amis à «maintenir le même cap et à poursuivre la pression et la résistance». «Le procès n’a de sens que s’il se déroule en présence des personnes concernées et en public, suivi par l’opinion publique et les médias, pour révéler l’étendue du complot ourdi par le régime contre les citoyens qui ont exercé leur droit constitutionnel et humain de participer à la vie publique», aurait déclaré Jelassi dans un message lu par son épouse.

Le militant politique Ezzedine Hazgui a déclaré que son fils, Jawher Ben Mbarek, détenu depuis plus de deux ans, avait souligné que «les détenus n’accepteront rien de moins qu’un procès public». «Malgré les poursuites et les arrestations, il existe toujours de farouches défenseurs des droits et libertés. Nous sommes attachés à l’Etat de droit et aux libertés. Nous voulons un procès public et non secret», a-t-il déclaré.

Le tribunal de première instance a annoncé mercredi que plusieurs audiences se tiendraient à distance, notamment dans «l’affaire complot», où les accusés n’assisteraient pas aux audiences, ce qui a suscité la colère et la critique de la part des avocats, des militants des droits de l’homme et des familles des détenus.

Qui conspire contre qui ?

Près de 40 personnes seront jugées, le 4 mars, dans cette affaire, pour la plupart des opposants politiques. Ces derniers sont accusés par le président Kaïs Saïed de «conspirer contre la sécurité de l’État» et leur a imputé la responsabilité des perturbations dans la distribution des produits de première nécessité et de la hausse des prix. Les opposants l’accusent, à leur tour, d’utiliser la justice pour poursuivre ceux qui rejettent les mesures exceptionnelles qu’il a imposées le 25 juillet 2021 et qui, selon eux, ont renforcé son emprise autoritariste. Alors que les partisans du chef de l’Etat affirment que ces mesures étaient nécessaires pour «corriger» le cours de la révolution de 2011 dans le pays.

Parmi la quarantaine de députés se trouvent d’anciens ministres, des hommes d’affaires et des acteurs de la société civile. On on citera les hommes politiques Khayam Turki, Abdelhamid Jelassi, Issam Chebbi, Ridha Belhadj, Ghazi Chaouachi, Jawher Ben Mbarek et Lazhar Akremi et l’homme d’affaire Kamel Eltaief.

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