Machado «prive» Trump du Prix Nobel de la Paix

Le Prix Nobel de la Paix 2025 n’a pas été attribué au président américain Donald Trump, qui en a exprimé publiquement le vœu et pas qu’une seule fois (le lui attribuer aurait été porter un coup fatal à un prix qui a une forte valeur morale). C’est une activiste politique pro-américaine voire trumpiste, pro-israélienne et islamophobe notoire, María Corina Machado, figure de l’opposition vénézuélienne au président Nicolás Maduro, qui a finalement été distinguée.

Le comité Nobel a justifié sa décision en soulignant «ses efforts pour une transition pacifique et démocratique» dans un pays confronté à des tensions politiques et sociales profondes.

On rappellera au comité Nobel, qui semble l’avoir oublié, que Mme Machado est une fervente partisane du Likoud, le parti raciste israélien. Plus tôt cette année, elle a prononcé un discours lors d’une conférence de fascistes européens, dont Geert Wilders et Marie Le Pen, appelant ouvertement à une nouvelle Reconquista, faisant référence au nettoyage ethnique des musulmans et des juifs espagnols au XVIe siècle. Une militante de la paix ne soutiendrait pas un Etat génocidaire et n’appellerait pas à une guerre de religions!

Ingénieure et ancienne députée, María Corina Machado s’était imposée comme l’une des principales voix de l’opposition. Après avoir remporté les primaires de l’opposition en 2023, sa candidature à la présidentielle de juillet 2024 a été invalidée par la Cour suprême pour des motifs controversés. Depuis, elle vit dans la clandestinité et fait l’objet de poursuites pour «conspiration» et «incitation à la haine», des accusations qu’elle rejette.

Le Nobel souligne son engagement pacifique et sa persévérance dans la défense des droits politiques au Venezuela. La distinction intervient alors que ce pays pétrolier connaît une crise économique durable, des pénuries, une forte inflation et un climat politique tendu, avec des contestations électorales et une répression de l’opposition.

Les réactions sont partagées : ses soutiens y voient une reconnaissance internationale de la lutte pour la démocratie, tandis que le gouvernement de Caracas parle d’«ingérence». Plusieurs capitales occidentales, dont Washington et Bruxelles, ont salué la décision et appelé au respect des libertés.

Pour les observateurs, ce Nobel met en lumière la situation politique au Venezuela, mais n’implique pas de changement immédiat dans le fonctionnement du régime de Nicolás Maduro.

Djamal Guettala 

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