Suite une plainte déposée contre lui par le parti islamiste Ennahdha, Taïeb Laguili comparaîtra devant le juge d’instruction, le mardi 26 mai 2015.
L’activiste politique et défenseur des droits de l’homme, proche de la gauche radicale, sera auditionné par le juge d’instruction de la 2e chambre correctionnelle du tribunal de première instance de Tunis à propos des déclarations médiatiques où il accusait Ennahdha d’avoir permis au dirigeant islamiste libyen, Abdelhakim Belhaj, impliqué selon lui dans l’assassinat de Chokri Belaïd (le 6 février 2013), d’entrer clandestinement en Tunisie.
Ennahdha accuse Taïeb Laguili de diffamation et de diffusion de fausses informations susceptibles de créer une confusion et de déstabiliser le pays.
En octobre 2013, Taïeb Laguili avait, lors d’une conférence de presse de l’Initiative pour la révélation de la vérité sur l’assassinat de Chokri Belaïd (Irva), porté de graves accusations contre des responsables d’Ennahdha et des cadres du ministère de l’Intérieur, en affirmant s’appuyer dans ses accusations sur des documents des services de sécurité.
Selon lui, Ennahdha est impliqué, directement ou indirectement, dans l’assassinat de Chokri Belaïd. Le parti islamiste, alors au pouvoir, était, aussi, selon lui, au courant du projet d’assassinat du député Mohamed Brahmi (25 juillet 2013) et a laissé faire, malgré une alerte parvenue deux semaines auparavant des renseignements américains.
Le lendemain de la conférence, le ministère de l’Intérieur avait affirmé que les documents en question étaient falsifiés et annoncé, par la même occasion, la suspension de deux agents et de deux cadres du ministère soupçonnés d’être à l’origine de cette fuite.
Ennahdha a, de son côté, qualifié ces accusations de «mensongères» et d’«allégations sans fondement».
Z. A.
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