Habitués à agresser et humilier les civils palestiniens désarmés dont les femmes et les enfants en Cisjordanie et à bombarder Gaza depuis le ciel, les militaires israéliens ont subi un véritable choc psychologique en affrontant sur le terrain des combattants palestiniens aguerris dans la bande de Gaza. Une vérité qui dérange le gouvernement israélien car elle montre qu’Israël n’est qu’un tigre en papier. Les armes les plus sophistiqués ne font pas… le soldat.
Par Imed Bahri
Le témoignage devant la Knesset -parlement israélien- d’un militaire qui a participé aux opérations terrestres à Gaza a levé le voile sur la détresse psychologique au sein de Tsahal –l’armée d’occupation israélienne- et a montré un visage que celle-ci aurait bien aimé dissimuler. Un témoignage qui donne un sacré coup à l’image d’armée puissante et virile qu’Israël veut mettre dans l’inconscient collectif palestinien et arabe pour être craint et redouté. Tout cela est en train de voler en éclats.
Un «soldat» qui fait dans sa culotte
Le militaire Avishai Levy témoigne tout en étant pris par une crise d’hystérie: «Vous avez vu cette femme? (et il pointe du doigt une personne derrière lui, Ndlr), j’ai failli la tuer à plusieurs reprises. Quand je dors la nuit, j’urine sur moi-même tellement j’ai peur. Et je ne dors pas dans ma chambre si je ne bois pas une bouteille d’alcool en entier. Je n’arrive pas à dormir. J’imagine en ce moment les missiles RBG qui volent au-dessus de ma tête et je m’imagine dans un bulldozer en train de combattre et de sentir l’odeur des cadavres et de ramasser des blessés avec mes mains (l’homme semble avoir des hallucinations, Ndlr). Où êtes-vous? Vous parlez de nouveaux handicapés et pendant ce temps où il y a des handicapés ici, il y a des dizaines qui ont été abandonnés. Je parle pour moi-même et j’ai été abandonné. Je m’excuse de parler de cette manière insolente mais chacun d’entre vous est responsable de notre sang. Je suis devenu addict à l’alcool, je suis devenu alcoolique. Mes dettes ont dépassés les 800 000 shekels (221 708 dollars, Ndlr) et je suis privé de banque. Pourquoi chacun de vous n’assume-t-il pas la responsabilité? Sortez-nous de ce bourbier dans lequel vous nous avez mis durant cette période».
Si des militaires entraînés qui sont des hommes adultes et armés jusqu’aux dents avec les armes les plus modernes livrés par les États-Unis ont peur et sont traumatisés alors que dire des pauvres populations civiles désarmées de Gaza qui croulent sous les bombes israéliennes et qui ne comptent plus leurs morts et leurs enfants amputés? Mais malheureusement, les Israéliens ne sont sensibles qu’à leur propre souffrance et sont indifférents et cyniques quand il s’agit des Palestiniens.
Cependant ce que montre ce traumatisme psychique des militaires israéliens c’est qu’une entité artificielle bâtie sur le génocide du peuple autochtone, en l’occurrence les Palestiniens, de son déplacement forcé et de la spoliation de sa terre, fait que cette entité ne sera jamais tranquille et que les Israéliens étant des occupants ne pourront jamais vivre tranquillement et seront toujours confrontés à la résistance de l’autochtone occupé, chose qui ne se produit pas dans un pays normal où le peuple est le propriétaire de la terre.
Un tigre en papier
Netanyahu et sa clique de génocidaires peuvent essayer de bidonner les chiffres réels des morts et des blessés dans les rangs de Tashal et peuvent dans leur propagande vouloir montrer que les militaires israéliens sont forts et courageux, la vérité finit toujours par éclater. Et la vérité, souvent rapportée par les médias israéliens, est en train d’effacer l’image mensongère indispensable pour être redouté.
Israël n’est pas le colosse qui veut être craint dans la région. Certes, un certain nombre de pays arabes ont fini par assimiler cette image et croire que les Palestiniens sont faibles, que leur cause appartient au passé et qu’Israël est devenu une réalité indiscutable et même un pays comme un autre avec lequel il faut normaliser et traiter comme avec n’importe quel autre pays. Cependant l’opération Déluge d’Al-Aqsa et la guerre terrestre à Gaza ont changé la donne. Elles ont montré qu’Israël n’est pas un colosse mais un tigre en papier et que ses militaires présentés comme des guerriers durs à cuire ne sont que des êtres fébriles et faibles et que le courage, la résilience et la bravoure se trouvent du côté palestinien, aussi bien des combattants que des populations civiles, car eux, ils se battent pour une cause noble, celle de la libération de leur terre, celle de leurs ancêtres, et sont prêts à payer la dette du sang et à donner leur vie pour que vive la patrie.
Ce n’est visiblement pas le cas des mercenaires de Tsahal, venus de Russie, de Pologne, d’Ukraine, de France, d’Italie, d’Espagne, de Grande-Bretagne, d’Australie, des Etats-Unis, mais aussi du Maroc, de Tunisie, d’Egypte, d’Irak, d’Iran et du Yémen, et d’autres régions du monde, et qui, pour leur écrasante majorité, sont «Israéliens» par intermittence, sinon par accident voire même par intérêt, pour profiter des privilèges et des largesses promis à ceux qui font leur alya, terme désignant l’acte d’immigration en Israël par un Juif. Et notamment une terre spoliée aux populations autochtones, les Palestiniens, lesquels sont renvoyées par la force des armes dans des sortes de réserves d’«Indiens», sous le regard complice d’un Occident criminel.
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