Une douzaine d’associations tunisiennes condamnent l’expulsion du chercheur marocain, le Prince Hicham Ben Abdallah El Alaoui.
Dans un communiqué publié aujourd’hui, mardi 12 septembre 2017, ces associations qualifient cette expulsion de «mesure arbitraire qui viole les droits de l’homme et les libertés académiques». Nous reproduisons ci-dessous le texte de ce communiqué.
«Les associations soussignées considèrent que l’astreinte faite au chercheur marocain, le Prince Hicham Ben Abdallah Alaoui, cousin du Roi Mohamed VI à quitter le territoire tunisien le 8 septembre courant, pour l’empêcher de participer à un colloque scientifique au sujet des obstacles qui entravent le processus des réformes politiques dans les pays arabes, est une nouvelle violation de la part du gouvernement tunisien des droits et des libertés garantis par la constitution tunisienne et particulièrement son article 31 et constitue également une infraction aux traités et engagements internationaux en la matière.
«Elles craignent que la décision d’expulsion de l’intellectuel marocain, qui ne cesse de mettre en garde depuis des années au sujet du danger représenté par l’absolutisme pour l’avenir de la région arabe, ne provienne de la volonté du gouvernement tunisien de complaire à certaines monarchies, et particulièrement celle du Maroc, irritées par l’appel de ce chercheur à suivre le modèle des monarchies constitutionnelles et à abandonner les pratiques des monarchies absolues qui ont eu recours pendant des siècles aux méthodes oppressives et tyranniques.
«Les associations soussignées exigent du gouvernement tunisien qu’il précise les véritables raisons qui l’ont poussé à prendre une pareille décision bafouant les principes des droits de l’homme, la liberté d’expression et les libertés académiques adoptés par la Révolution tunisienne, et à tenter de renouer avec les pratiques scandaleuses qu’on croyait disparues avec l’Ancien régime.
«Les associations expriment enfin leur solidarité avec le chercheur marocain, le Prince Hicham Ben Abdallah El Alaoui et regrettent la perpétuation de ce phénomène qui l’oblige, ainsi que d’autres intellectuels et activistes arabes, critiques vis-à-vis des régimes totalitaires, à vivre éloignés de leurs patries.»
Les organisations et associations signataires : Association arabe des libertés académiques; Association Beity; Association tunisienne pour la défense des valeurs universitaires; Association tunisienne des femmes démocrates; Association Lam Echaml; Association Vigilance pour la démocratie et l’Etat civique; Centre de Tunis pour la liberté de la presse; Comité pour le respect des libertés et des droits de l’homme en Tunisie; Fédération générale de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique (Union générale tunisienne du travail); Forum tunisien des droits économiques et sociaux; Ligue tunisienne de défense des droits de l’homme; Organisation tunisienne contre la torture.
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