Exploralis lance dans le gouvernorat de Béja une campagne de sensibilisation sur l’aspect néfaste du rejet des margines dans le fleuve Medjerda.
Exploralis est une organisation non gouvernementale fondée en Tunisie qui s’intéressant aux questions environnementales. Elle développe des projets de recherche scientifique et travaille pour intégrer l’information produite dans une démarche pédagogique de partage et de responsabilisation citoyenne.
Depuis trois années, l’Ong travaille sur le fleuve Medjerda et plus précisément sur sa dynamique écologique.
En se basant sur des observations faites en Janvier 2016 dans la région de Sidi Ismaïl, son équipe a décidé de lancer une campagne de sensibilisation sur l’aspect néfaste du rejet des margines dans le fleuve Medjerda.
Medjerda: un fleuve qui irrigue plus de 80.000 hectares de terres agricoles.
Le bassin de ce fleuve qui traverse le nord de la Tunisie est la plus grande réserve en eau du pays. Ses eaux servent à irriguer plus de 80.000 hectares de terres agricoles et approvisionnent en eau potable plus d’un tiers de la population tunisienne.
Les margines sont des effluents visqueux, acides, riches en matières organiques et en polyphénols issus de l’extraction de l’huile d’olive. Quand elles sont rejetées sans traitement, sans contrôle et à des doses excessives, elles ont des effets néfastes sur le sol, les fleuves et les nappes souterraines, le réseau public d’assainissement et les stations d’épuration.
Quand elles sont rejetées de façon anarchique dans un fleuve, comme c’est le cas de la Medjerda ou de ses affluents, les margines détruisent totalement la faune et la flore aquatique par absorption de l’oxygène dissous dans l’eau. En effet, les composés phénoliques s’oxydent facilement par l’oxygène du milieu, subissant ainsi une ionisation, ce qui rend le milieu totalement irrespirable. La capacité d’auto-épuration de l’oued est ainsi annihilée, et conjuguée aux effets de la salinité des margines, toute vie aquatique s’en trouve ainsi totalement inhibée.
Les margines détruisent totalement la faune et la flore aquatique.
Sensibiliser la population locale à ce problème est donc un enjeu important pour préserver cette réserve d’eau cruciale pour le pays. Exploralis a décidé de s’attaquer au sujet à travers une campagne d’affichage public dans la région de Béja.
La campagne a été lancée le 18 septembre 2017 dans le centre-ville de Béja, par l’intermédiaire de cinq affiches de 10 m² et présente deux déclinaisons.
La première affiche représente un écolier qui tient un verre d’eau, mais qui semble être rempli par un liquide noir pigmenté qui rappelle les margines; l’enfant regarde avec dégoût le verre mis en valeur avec un grand plan net, qui le met en première importance dans l’affiche.
En grands caractères clairs et centraux figure le message principal : «Les margines déversées dans la Medjerda sont nocives pour notre santé».
En phrase annexe écrite en vert avec des caractères plus petits, est mentionnée une information statistique pertinente: «Le bassin de la Medjerda fournit de l’eau potable à plus de 30% de la population tunisienne».
La deuxième affiche reprend le même concept que celui de l’écolier mais fait intervenir un agriculteur pour dénoncer cette pratique. Rien ne change pour le premier message, cependant le texte annexe reprend une statistique agricole qui met en exergue l’apport du fleuve pour l’irrigation : «La Medjerda alimente plus de 80.000 hectares de terres agricoles avec le l’eau d’irrigation».
Il est clair que la première déclinaison, celle de l’écolier, cible le citoyen classique, qui peut subir milliers d’hectares de terres agricoles.
Une deuxième étape de cette compagne va être lancée sur la toile et les réseaux sociaux.
Ce projet a été conçu et pensé par Exploralis et financé conjointement par le Centre régional pour l’environnement (REC) à travers son projet WaterSum et le Programme de petites initiatives pour les organisations de la société civile d’Afrique du Nord.
Source : communiqué.
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