Le Premier ministre français Edouard Philippe à l’ouverture des Rencontres Africa 2017, à Tunis.
Le secteur du numérique, l’un des moteurs de la croissance actuelle, a alimenté les débats lors des récentes Rencontres Africa 2017, à Tunis.
Par Zohra Abid
Les thématiques sectorielles majeures débattues lors de ces rencontres, qui se sont tenues les 5 et 6 octobre courant, à Gammarth, banlieue nord de Tunis, sont l’industrie, le développement durable et l’énergie, la santé, l’infrastructure logistique, l’automobile et l’aéronautique et, bien sûr, le financement numérique.
Parmi les opérateurs qui ont pris part à cet événement, qui a réuni quelque 3600 entreprises, on citera, côté tunisien, Groupe Loukil, Groupe Condor et Comète Engineering, et, du côté français, Total, Avril, CFAO et Orange. Tous cherchent à jouer un rôle important dans ce partenariat nord/sud.
Bruno Mettling intervient à l’ouverture des Rencontres Africa 2017, à Tunis.
Orange, partenaire de poids de l’Afrique
Le gouvernement français, initiateur de ce rendez-vous, qui sera désormais organisé alternativement en France et en terre d’Afrique, cherche à resserrer les liens entre l’Europe et ses voisins du sud de la Méditerranée et à renforcer sa présence, au cours des prochaines années, dans cette région, en finançant des projets portant notamment sur les nouvelles technologies, et, surtout, dans le cadre d’un partenariat public privé.
C’est ce qu’affirme notamment Bruno Mettling, Pdg Middle East Africa Orange et co-président des Rencontres Africa. Selon lui, le groupe Orange, qui est bien implanté en Afrique, est bien placé pour savoir que ce continent ne manque pas de matière grise, qu’il convient de mieux exploiter . Et c’est, particulièrement le cas de la Tunisie, classée aujourd’hui 60e parmi un total de 189 pays pour les facteurs déterminant la facilité de faire des affaires, qui bouillonne de compétences.
«Nous cherchons à rendre l’innovation accessible à tous. C’est notre mission depuis toujours. Avec ces débats que nous entamons sur l’évolution de la fiscalité pour favoriser l’investissement, les échanges mutuellement bénéfiques et le développement de notre activité en Tunisie et dans le continent dans des secteurs comme la santé ou l’éducation», a-t-il souligné, lors d’une rencontre avec les médias, où il était accompagné de Thierry Millet, directeur général d’Orange Tunisie et de sa collègue Asma Ennaïfer, directrice des Relations extérieures de la RSE et de l’Innovation.
Bruno Mettling: «Nous cherchons à rendre l’innovation accessible à tous.»
Le numérique est un gisement d’emplois
Selon M. Mettling, les vecteurs de développement dans divers secteurs sont en perpétuel changement, grâce à l’évolution des technologies, à travers notamment les startups qui développent d’excellentes applications pour le mobile. Et ces vecteurs existent, en Afrique et, plus précisément, en Afrique du nord. D’ailleurs, souligne-t-il, «l’économie tunisienne est, aujourd’hui, parmi les plus compétitives à l’échelle africaine et arabe».
«C’est pourquoi, les services d’Orange en Tunisie vont se poursuivre dans l’appui à l’écosystème technologique et aux startups créatives et dynamiques, et notamment par la diffusion des applications développées dans ce cadre dans les pays qui en ont besoin», a ajouté M. Mettling, qui appelle à transformer les secteurs traditionnels, comme l’agriculture ou la santé, par l’apport du numérique, qui est un gisement d’emplois de qualité. D’ailleurs, la filière d’Orange en Tunisie «va continuer à s’épanouir dans la digitalisation qui transforme le travail et crée des emplois», enchaîne-t-il, en rappelant que, depuis qu’il a inauguré avec Marouane Mabrouk, Pdg d’Orange Tunisie, d’Orange Developer Center, des milliers de jeunes développeurs d’applications mobiles ont été coachés par des experts et bénéficié d’un appui pour lancer leurs propres projets. «Il ne faut pas perdre de vue aussi que plus de 50.000 étudiants tunisiens sont inscrits dans les filières des technologies de l’information et de la communication. Orange Développer Center continuera donc à accompagner ces milliers de jeunes tunisiens dans la création de leurs projets dans le domaine du numérique, surtout les projets à portée sociale et qui visent à améliorer de la vie de leurs concitoyens», a ajouté M. Mettling.
Bruno Mettling entouré de ses collègues d’Orange Tunisie, Thierry Millet et Asma Ennaifer.
La jeunesse du continent, un défi majeur
Le Pdg Middle East Africa Orange estime que la Tunisie a une longueur d’avance sur la plupart des autres pays africains dans le domaine de la formation dans les nouvelles technologies. «Si Orange a mis plus de 50 millions d’euros pour soutenir et accompagner cet écosystème en Tunisie, c’est que la France croit en ce capital et notre groupe intervient pour soutenir la croissance économique en mettant le numérique au service du développement». Cette démarche est suivie dans tous les pays africains où Orange est implanté et où «la jeunesse constitue désormais un défi majeur et une source d’énergie, de richesse, d’innovation et d’opportunité», ajoute M. Mettling.
La France, qui est un partenaire de référence de l’Afrique, a perdu ces dernières années des parts du marché dans ce continent avec lequel elle a des liens historiques et culturels forts, admet le Pdg Middle East Africa Orange, mais la France «s’engage aujourd’hui à soutenir le développement économique et la croissance de l’Afrique, en y créant de nouvelles opportunités business à travers les TIC», s’empresse-t-il d’ajouter en guise de conclusion.
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