Fadhel Kraiem et Lotfi Maktouf arborent la carte Fatma.
Tunisie Telecom et Almadanya ont reconduit, mardi 15 novembre 2017, pour 3 ans, la convention de partenariat au profit des écoliers dans les zones rurales.
Cette convention de partenariat et de parrainage a démarré en 2014. Tout a commencé lorsque Fadhel Kraiem, l’actuel Pdg de Tunisie Telecom (qui était, à l’époque, directeur général), écoutait une émission matinale sur Express FM. Wissem Belarbi, au micro, avait comme invité Lotfi Makhlouf, président de la Fondation Almadanya, qui parlait des projets lancés par sa fondation dans les secteurs du développement, de la culture, de l’environnement et de l’éducation. Et c’est ce dernier secteur qui a accroché l’attention de M. Kraïem, qui a contacté le jour même la station radio pour avoir les coordonnées de M. Makhlouf pour étudier avec lui une formule de partenariat pour venir en aide aux écoliers dans les zones rurales enclavées, qui font plusieurs kilomètres par jour pour aller à l’école.
Tunisie Telecom – Almadaniya: Un partenariat durable au profit des écoliers ruraux.
Fatma ou la route de l’espoir
L’accord a été rapidement conclu, car le confort et la sécurité des enfants ne pouvaient attendre. Les formalités ont été simplifiées et les rencontres de négociation des termes du sponsoring réduites au strict minimum, se souvient M. Kraiem, lors de la cérémonie de signature du renouvellement de la convention, organisée à l’hôtel Le Paris, aux Berges du Lac, à Tunis.
«Ce jour-là, j’ai été très sensible aux mots de Lotfi Makhlouf, lorsqu’il parlait des conditions des écoliers dans les régions rurales et des efforts de sa fondation pour leur venir en aide», raconte le Pdg de Tunisie Telecom. «Notre entreprise est publique. Et j’estime qu’il est de notre devoir de venir en aide à nos enfants pour qu’ils puissent poursuivre leurs études sans inquiétude. Nous assurons aujourd’hui le transport de 1.300 élèves vers 20 écoles situées dans 8 gouvernorats», ajoute-t-il non sans fierté.
«A partir de l’année prochaine, le nombre des gouvernorats qui bénéficieront de la carte scolaire Fatma et autres avantages sera porté, de notre côté, à 13 et celui des écoliers à 2000», annonce aussi M. Kraiem.
1300 cartables remplis de fournitures scolaires distribués à la rentrée scolaire.
Rappelons qu’à la veille de la rentrée scolaire 2017/2018, et dans le cadre de ce partenariat, quelque 1300 cartables remplis de fournitures scolaires ont été distribués aux écoliers dans les régions. Ce qui a soulagé les parents des frais de scolarité et donné le sourire aux petits.
Tout en félicitant Almadanya pour son travail de proximité et sur le terrain, M. Kraïem a promis de continuer à appuyer cette fondation qui fait du bon travail dans les régions les plus reculées.
Dans le documentaire de la chaîne de la télévision française M6 projeté lors de la cérémonie, il y a eu des témoignages forts sur le calvaire des écoliers tunisiens qui ont du mal à se rendre à leurs écoles lorsqu’il fait mauvais. C’est un écolier sur 3, souligne l’envoyé spécial de M6, qui fait la navette à pieds, parfois sous la pluie ou la neige.
Tous contre l’abandon scolaire
«Grâce à la carte Fatma, les écoliers ne délaissent plus l’école et ne s’absentent plus. Le taux d’absentéisme, qui s’élevait à 45%, est d’ailleurs tombé à 3,6% dans les écoles desservies par ce programme, et c’est presque un taux normal», explique, de son côté, notre collègue Tarak Mrad, qui a animé la cérémonie.
Lotfi Maktouf, Fadhel Kraiem et ses collaborateurs .
Les résultats sont donc là et donnent de l’espoir. «Almadanya s’est engagée depuis 7 ans dans les régions en assurant notamment le transport quotidien de 10.000 élèves et ce dès 7H30 du matin. La carte Fatma, qui porte le nom d’une fillette que j’ai croisée un jour sur mon chemin, est très importante dans la vie des habitants de ces régions», raconte M. Makhlouf. Il enchaîne: «Nous savons tous que l’éloignement des habitations de l’école est la cause principale de l’abandon scolaire. Quand on sait que, chaque année, près de 155.000 élèves quittent très tôt les bancs de l’école, nous ne pouvons que nous engager davantage contre l’ignorance, qui est comme une maladie qui ronge le corps. Notre devoir est donc de défendre notre corps».
«Au fil des ans, nous avons constaté que l’absentéisme a beaucoup diminué, il y a plus d’assiduité et les résultats sont bons», a témoigné une institutrice, dans une vidéo enregistrée samedi 11 novembre courant, à l’école Zbidi, dans la région de Zaghouan.
Tous contre la désertification de tout bord
L’enseignement est pour tous, comme cela est stipulé dans l’article 15 de la constitution, mais le plus important, poursuit M. Makhlouf, c’est que «ces enfants continuent à fréquenter l’école, celle qui nous a tous bâtis. Je crois en l’enseignement, principal vecteur de développement et facteur de bonne santé pour notre pays».
Lotfi Maktouf et Sonia Logani.
M. Makhlouf a profité de l’occasion pour parler des autres activités de la fondation qu’il dirige, comme la lutte contre la désertification. «Depuis 2014, chaque année, nous plantons 1 million d’arbres que nous entretenons. La fondation accorde aussi un intérêt particulier au livre. En coopération avec le ministère des Affaires culturelles et celui de l’Education, on est en train d’installer un peu partout des bibliothèques», explique-t-il.
Dans ce même contexte d’activités sociétales et citoyennes, M. Kraïem a annoncé que Tunisie Telecom travaille sur plusieurs projets qui verront le jour en 2018 dans les régions, dont, l’un des plus importants, est la connexion au réseau Internet des écoles et des hôpitaux.
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