Dans sa lettre ouverte publiée ci-dessous, l’auteur, militant des droits humains, s’interroge sur les raisons qui ont amené les services consulaires français à lui refuser à trois reprises un visa pour la France.
Fathi Hammami *
Pour la troisième fois consécutive en l’espace d’une année et quelques mois, je me suis vu refuser un visa pour entrer en France. Pourtant, à chaque dépôt de dossier, tous mes papiers étaient en règle et je répondais parfaitement à toutes les conditions requises.
Pour justifier ce refus, le consulat de France en Tunisie n’a pas cru devoir m’en notifier les raisons sur un bout de papier, même en termes ternes et superficiels.
Mon nom figure-t-il sur une quelconque liste «noire» élaborée par les services consulaires où je ne sais quel autre service public français?
Cette fin de non-recevoir est-elle motivée par des considérations purement politiques à cause de mon soutien actif à la cause palestinienne, qui compte beaucoup pour moi, et c’est la raison pour laquelle j’ai publié une lettre ouverte sur Kapitalis appuyant un syndicaliste français poursuivi injustement en justice en France à cause de son soutien au peuple palestinien martyrisé? Est-ce parce que je me suis souvent exprimé dans les forums des sites d’informations français pour dénoncer la guerre menée par Israël contre les Palestiniens à Gaza?
Mon soutien à la cause palestinienne est dérisoire face au drame humanitaire vécu par le peuple palestinien depuis 7 mois, mais les autorités françaises ont souvent mal agi, en France même, ci-devant «pays des droits et des libertés», envers ceux qui manifestaient le moindre soutien au peuple palestinien. Il ne serait donc pas étonnant de voir la France appliquer cette même politique hors du territoire français envers tous les défenseurs de la cause palestinienne.
En ce qui me concerne, je maintiens ma position, et continue ma modeste lutte pour la liberté du peuple palestinien, tout en réclamant ma liberté de circuler garantie par la déclaration universelle des droits de l’homme depuis 1948.
* Ancien membre de la Ligue tunisienne de défense des droits l’homme (LTDH).
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