Entendre des députés ayant voté contre la loi de criminalisation de la normalisation avec Israël, scander, aujourd’hui, des slogans contraires est pathétique et ridicule.
Au lendemain de la décision des Etats-Unis de reconnaître Al-Qods (Jérusalem) comme capitale d’Israël et d’y transférer son ambassade, les députés tunisiens ont cru devoir dénoncer cette décision, pour ne pas être en porte-à-faux avec la position de leurs électeurs.
Ces mêmes députés, dont la plupart sont issus des blocs Ennahdha et Nidaa, avaient pourtant voté, en 2014, contre cette loi, quand elle a été proposée à l’Assemblée nationale constituante (ANC), ou préféré s’abstenir.
Les voir, aujourd’hui, sous la couple du palais du Bardo, drapés du drapeau de la Palestine, en criant: «Le peuple appelle à la criminalisation de la normalisation avec Israël» et «Vive la Palestine», le poing levé et le torse bombé, est pour le moins risible et donne une idée de l’inconstance et de la versatilité de ces opportunistes, de véritables caméléons, qui changent de couleur au gré des circonstances. Qui va encore les croire ?
Peut-être misent-ils sur l’amnésie des Tunisiens pour leur pardonner leurs erreurs passées, car s’ils étaient à ce point solidaires avec le peuple palestinien, ils avaient eu une occasion de le montrer en votant la loi sur la criminalisation de la normalisation avec Israël. Or, ils ont laissé passer l’occasion et cherchent aujourd’hui à se racheter. Trop tard… Les Tunisiens s’en souviendront le jour J.
Y. N.
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