Une Algérienne répond à l’extrémiste religieux qui a vandalisé, hier, lundi 18 décembre 2017, la statue de la fontaine d’Ain El Fouara, à Sétif (Algérie).
Cet islamiste a saccagé, avec un marteau, le visage et les seins d’une la statue représentant une femme nue, avant de se faire arrêter par la police et des citoyens de passage, qui ont également dénoncé ce saccage.
Taous Ait Mesghat, une Algérienne docteure en chirurgie dentaire, vit à Alger, à 270 km de Sétif, a vu dans cet acte barbare une atteinte à la femme et a répondu à cet islamiste, qui s’en est pris à une statue emblématique de la ville, par un poème en prose que nous reproduisons ci-dessous:
«Au nom de tous les seins
Tu ne sais pas ce que ça fait quand un sein durcit sous la caresse de tes doigts, non tu ne sais pas…
Tu ne connais pas cette sensation divine quand un téton pointe pour toi, non tu ne connais pas…
Tes lèvres assoiffées de plaisir n’ont jamais goûté à la douceur de la soie, non elles ne l’ont pas…
Ton regard ignore la splendeur d’un galbe arrondi qui s’offre à toi, non il ne connait pas…
Aucune femme amoureuse n’a frémi de désir sous l’emprise de tes bras, non je ne le pense pas…
Pauvre diable que la chair renie et qui vient se venger sur moi, Vénus en pierre, qui ne se défend pas…
Moi femme fontaine qui te rappelle ton pitoyable état, toi homme aride qui ne suscite aucun émoi…
Moi arrogante de beauté dans la chaleur et le froid, toi mesquin de laideur dans ta rage de forçat…
Crois-tu que sous tes coups barbares tu me tueras ? Penses-tu qu’en me brisant la femme mourra?
Sous d’autres mains d’artistes ma poitrine renaîtra, mon visage sourira et la femme vibrera.
À nous l’extase de l’amour et la joie; à toi la torture de la haine et l’effroi.
Je suis la vie, Ain Fouara».
Taous Ait Mesghat a précisé à Kapitalis que son texte est un message à tous les hommes qui haïssent la femme parce qu’ils sont incapables de se faire aimer par elle…
Donnez votre avis