Les droits de l’homme en Tunisie au menu du Conseil européen ?

La situation des droits humains en Tunisie est l’un des points à l’ordre du jour des discussions des Vingt-Sept, lors de la réunion du Conseil européen (CE), à Luxembourg demain, lundi 24 juin 2024. (Josep Borrell reçu à Carthage par le président Kaïs Saïed, le 10 septembre 2023).

Selon Jeune Afrique, qui a rapporté cette information, la question des droits humains en Tunisie a été inscrite à l’ordre du jour de la réunion du CE par Josep Borrell, haut représentant de l’Union européenne (UE) pour les Affaires étrangères et la Politique de sécurité et vice-président de la Commission européenne (CE).

Ce n’est pas la première fois que Borrell montre un tel intérêt pour la Tunisie. Il avait déclaré, lors d’une conférence de presse, le 20 mars 2023, que l’UE ne peut pas «fermer les yeux sur ce qui se passe» en Tunisie, en qualifiant la situation dans notre pays de «très, très dangereuse». Ce à quoi le ministère tunisien des Affaires étrangères avait répliqué, le lendemain, en qualifiant les déclarations du responsable européen d’«exagérées» et d’«orientées».  

Le magazine parisien ajoute que la décision européenne fait suite à un courrier de onze pages adressé à Borrell par le cabinet d’avocats William Bourdon et Associés, agissant, depuis Paris, pour le compte de plusieurs ONG  qui attiraient l’attention du chef de la diplomatie européenne sur ce qu’ils appellent la détérioration de l’état des libertés publiques en Tunisie depuis le 25 juillet 2021, date de la proclamation de l’état d’exception par le président Kaïs Saïed.

Les Ong concernées sont le Comité pour le respect des libertés et des droits de l’homme en Tunisie (CRLDHT), la Fédération des Tunisiens pour une citoyenneté des deux rives (FTCR), Centre libanais des droits de l’homme (CLDH) et EuroMed Droits. Parmi les «violations» que ces Ong attribuent aux autorités tunisiennes, Jeune Afrique cite «les abus sur les migrants, les atteintes à la liberté d’expression, les entraves à l’accès à une justice équitable»

Les Ong estiment que les accords signés entre l’UE et la Tunisie, en particulier le Mémorandum d’entente sur un partenariat stratégique et global (juillet 2023), qui a valeur d’accord international, obligeraient les Européens à se défaire d’une certaine complaisance à l’égard du régime en Tunisie, que l’Europe, à l’initiative de l’Italie de Giorgia Meloni, cherche à transformer en un terrain d’expérimentation de sa nouvelle politique de lutte contre l’immigration illégale.

Il convient cependant de préciser que jusqu’à ce qu’on ait mis en ligne, ce matin, l’agenda de la réunion du CE de demain, tel que publié sur le site officiel du CE, ne contient pas le point relatif à la situation en Tunisie.

I. B.