Quelques heures après avoir prêté serment devant le parlement, lundi 21 octobre 2024, au Palais du Bardo, le président de la république Kaïs Saïed a présidé la première réunion des membres du gouvernement de son second mandat de cinq ans, au Palais de Carthage. Une réunion consacrée, pour ainsi dire, au «serrage des boulons». Tant il est vrai que la parole ne saurait longtemps tenir lieu d’action. Et que les citoyens attendent des résultats qui tardent à être perçus
Le chef de l’Etat a en effet «appelé à plus d’efforts et de travail» et souligné «la nécessité d’accélérer l’élaboration et la mise en application de nouvelles législations en abrogeant celles mises sur-mesure» pour les lobbys d’intérêts et les réseaux de corruption adossés à une administration publique souvent complice qu’il se donne pour mission, depuis son accession à la magistrature suprême en 2019, de combattre et de mettre hors d’état de nuire.
Selon le communiqué de la présidence de la république, publié ce mardi 22 octobre, le président a préconisé «l’intransigeance envers ceux qui n’assument pas leurs responsabilités» au sein de cette administration qui ne semble pas répondre avec la célérité requise ou l’enthousiasme espéré à ses recommandations ou instructions.
Saïed a, dans ce même contexte, appelé à redoubler d’effort pour démanteler les réseaux de corruption et assainir l’administration de ceux qui se croient au dessus de la loi.
Le chef de l’Etat a souligné que la Tunisie est entrée dans une nouvelle phase de son histoire et qu’il n’y a aucune raison pour ne pas satisfaire les revendications légitimes des Tunisiens, précisant que les législations doivent être simples, claires et concises. Il laisse ainsi entendre que certains textes de lois sont utilisés pour justifier la lenteur, la dérobade et le laxisme dont se plaignent sans cesse les citoyens.
Les attentes du peuple tunisien sont grandes et personne n’a le droit de les décevoir, a soutenu Saïed, en appelant à «de nouvelles initiatives qui rompent avec le passé et qui ouvrent de plus larges perspectives à tous».
«La Tunisie regorge de richesses et de potentialités, il faut ouvrir la voie devant les jeunes et de leur permettre de réaliser leurs rêves et ses ambitions», a-t-il conclu.
On constatera, cependant, que ces richesses et potentialités ne sautent vraiment pas aux yeux dans un pays où la croissance est aujourd’hui trop faible pour créer les richesses et les emplois dont tous les jeunes ont besoin pour espérer et ne pas penser à partir à l’étranger. A moins que ces richesses et potentialités ne soient pas bien exploitées. Et dans ce cas, à qui revient la faute ?
I. B.
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