Pour son premier match de préparation au Mondial 2018, et le dernier à domicile, la Tunisie a engrangé de la confiance en s’imposant 1-0 face à l’Iran, en match amical hier soir, vendredi 23 mars 2018, au stade de Radès.
Par Hassen Mzoughi
La Tunisie a trouvé la faille dans le mur iranien grâce à Wahbi Khazri (70e), avec la participation malencontreuse de Milad Mohammadi, au terme d’une rencontre disputée sur un rythme ennuyeux et une pelouse rendue glissante après les pluies.
Avec les binationaux Yohan Benalouane, Ellyes Skhiri, Saîf-Eddine Khaoui et Dylan Bronn, tous titulaires pour leurs débuts, l’équipe de Tunisie a bien entamé la partie avant de connaître un gros passage à vide.
En seconde mi-temps, elle s’est montrée percutante en attaque après les rentrées de Fakhreddine Ben Youssef, Anice Badri et Hamdi Naguez à la reprise, et Taha Yassine Khenissi à la 63eminute; Bassem Srarfi ne pouvant être jugé pour le peu de temps qu’il a joué (9 minutes) à la place de Wahbi Khazri.
Farouk Ben Mustapha dans le costume de numéro 1
Dans cette confrontation très musclée pour un matche amical, les joueurs tunisiens ont affiché la forme, la détermination et beaucoup d’envie. Important dans des matches engagés surtout lors de la préparation à la Coupe du monde. Car, faut-il le noter, quelques 6 ou 7 noms sont intouchables: Ali Maaloul, Yassine Meriah, Amine Ben Amor, Ferjani Sassi, Youssef Msakni, Wahbi Khazri et Taha Yassine Khenissi. Les jeux sont donc ouverts pour le reste des postes.
À commencer par le gardien de but. Hier face à l’Iran, Farouk Ben Mustapha a convenablement rempli sa mission en sauvant 3 situations dangereuses : à la 18e en détournant une tête plongeante d’Ansarifard dans un angle fermé; à la 67e minute en s’opposant à un coup franc dans l’angle inférieur gauche et à la 89e minute en sortant énergiquement au devant de Torabi. Maintenu dans les buts pendant toute la rencontre, Farouk Ben Mustapha a marqué des points importants aux dépens d’Aymen Mathlouthi et Moez Ben Chrifia. Reste à confirmer mais le portier d’Al Shabab est bien dans le costume d’un numéro 1.
Ellyes Skhiri réussit son premier examen
Face à une formation iranienne elle aussi qualifiée pour la Coupe du Monde, les Tunisiens se sont appliqués à bien poser le jeu, sans montrer l’animation offensive suffisante en première période. Il y avait quelques tentatives côté gauche, le seul couloir actif, mais sans vrai danger pour l’arrière garde adverse. À l’exception d’une montée aux avant postes d’Ali Maaloul ponctuée par une frappe enroulée qui a manqué de peu le cadre (41’).
En fait, l’équipe de Tunisie s’est plutôt souciée de garder (trop) le jeu, par un maximum de touches de balle et une récupération grâce à l’agressivité dans les duels, à l’image de Mohamed Amine Ben Amor, Ellyes Skhiri et Ferjani Sassi à l’entrejeu, Yassine Meriah, Dylan Bronn et Ali Maaloul en défense.
Johan Benalouane, en manque de compétition a parfois été pris de court. Auteur d’un tacle irrégulier dans la surface, il était tout heureux d’échapper au penalty. Il gagnera à s’améliorer en termes de rythme et de vigilance.
En revanche, Ellyes Skhiri a été particulièrement en vue pour sa première sortie avec l’équipe de Tunisie. Auteur, hier, d’une remarquable prestation tactique, le capitaine de Montpellier a impressionné dans son rôle de milieu-tampon aussi bien dans le domaine de la récupération (duels) grâce à un bon timing que dans celui de la relance. Doté d’une bonne base technique, Ellyes Skhiri a incontestablement réussi son premier examen. Pourvu qu’il garde le tempo !
Maaloul doit arrêter d’imiter Sabri Lamouchi
En seconde période, l’équipe de Tunisie allait montrer un tout autre visage, audacieux et collectif. Au retour des vestiaires, les entrées de Hamdi Naguez, Anice Badri Fakhreddine Ben Youssef, à la place respectivement de Dylan Bronn, Mohamed Amine Ben Amor, Saif-Eddine Khaoui, puis à la 62e minute de l’avant centre Taha Yassine Khenissi en remplacement de Naim Sliti, lui aussi auteur d’une bonne première mi-temps, ont basculé le jeu tunisien dans la zone adverse.
Du coup, le côté droit a retrouvé l’animation souhaitée avec Hamdi Naguez en véritable piston offensif, soutenu par Anice Badri, et Wahbi Khazri, jusque là cloîtré dans un rôle d’avant-centre qui ne lui sied guère, s’est libéré pour évoluer en attaquant couloir gauche, son rôle de prédilection.
Très vite, l’homme en forme du moment a fait parler ses qualités de vitesse, de percussion et de dribble avec une bonne récupération, un dribble, une feinte de passe et un tir repoussé par le gardien iranien sur son défenseur Mohammadi qui a dévié dans son propre but.
Nabil Maaloul n’a pas besoin d’imiter Sabri Lamouchi, l’entraîneur de Rennes, quand il fait jouer Wahbi Khazri en attaquant de pointe. Rennes est une autre équipe qui joue d’une autre façon, en contre-attaque avec des joueurs très rapides.
Doubler le poste d’avant-centre
Au lieu de chercher midi quatorze heures, le sélectionneur de l’équipe de Tunisie devrait doubler le poste d’avant-centre, au lieu de convoquer 3 latéraux gauche.
La prestation de l’équipe de Tunisie vendredi a comporté des ingrédients positifs : bonnes disponibilités des nouveaux, la forme de la plupart des joueurs (Yassine Meriah, Mohamed Amine Ben Amor, Naim Sliti, Ferjani Sassi, Ali Maaloul), bonnes entrées de Oussama Haddadi, Hamdi Naguez et Taha Yassine Khenissi. Toutefois on aurait aimé
voir Bassem Srarfi jouer plus de temps.
Les nouveaux joueurs ont d’autre part montré des niveaux différents. Ellyes Skhiri a été bon, Dylan Bronn correct, Saîf-Eddine Khaoui moins bon et Yohan Benalouane n’a pas convaincu. Reste à suivre le nouveau gardien Mouez Hassen.
Mardi prochain, 27 mars à Nice face au Costa Rica, on attendra confirmation, surtout une équipe de Tunisie moins guindée que celle qu’on a vue en première mi-temps hier devant l’Iran.
Football-Match amical Tunisie-Iran : Place aux choses sérieuses
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