Les députés Ali Bennour (ancien Afek) et Imed Daïmi (Harak) ont été convoqués par le bureau de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP).
Ali Bennour a, pour sa part porté plainte au bureau de l’ARP, estimant que son collègue Imed Daïmi l’a menacé et appelé à le tuer.
Le député s’est, d’ailleurs, rétracté et a démenti avoir appelé l’armée à prendre le pouvoir en Tunisie, accusant les médias d’avoir mal transmis ses déclarations. «Je n’ai jamais appelé à un coup d’Etat militaire. J’ai seulement lancé un cri du cœur car je m’inquiète pour mon pays» a-t-il dit, avant de lancer à son collègue : «Je comprends ta crainte. Toi et tes semblables, vous avez peur d’être jugés par l’armée pour tous les crimes que vous avez commis à son encontre et à l’encontre des forces sécuritaires», par allusion à la montée de l’extrémisme religieux, sous le règne de la «troïka», l’ancienne coalition gouvernementale conduite par le parti islamiste Ennahdha, qui a dirigé le pays de décembre 2011 à décembre 2014, et dont M. Daïmi était l’une des principales figures.
En tant que chef de cabinet du président de la république par intérim, Moncef Marzouki, ce dernier, rappelons-le, recevait, au palais de Carthage, les prédicateurs salafistes jihadistes venus recruter les Tunisiens pour le jihad en Syrie et en Irak, et leur déroulait le tapis rouge de la république.
Notons, par ailleurs, que le député Harak a laissé exploser sa colère, avant-hier soir, en pleine séance plénière à l’Assemblée, en dénonçant l’appel de Bennour à un coup d’Etat militaire et en appelant à torturer et à pendre publiquement à la Kasbah toute personne qui commettrait un coup d’Etat, oubliant au passage que la Tunisie est un pays de droit et que la punition par la barbarie qu’il propose n’a pas sa place dans notre, où c’est la loi qui est censée régner, et pas la violence daéchienne qu’il préconise. Chassez le naturel, il revient au galop !
Le bureau de l’ARP a estimé que les déclarations des 2 députés sont dangereusement irresponsables et décidé de les convoquer pour notamment étudier la plainte de Bennour contre Daïmi et auditionner les 2 concernés sur la portée de leurs déclarations respectives.
Face à un tel déballage de médiocrité, les Tunisiens ont de bonnes raisons de ne plus respecter les hommes politiques.
Y. N.
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