La Cinémathèque tunisienne propose pour demain, lundi 28 mai 2018, à 22 heures, à la Cité de la Culture, à Tunis, un ciné-concert, avec le film ‘‘Le Fils du Cheikh’’ datant de 1926.
Le film réalisé par George Fitzmaurice avec Rudolph Valentino et Vilma Banky sera proposé avec une traduction en arabe assuré par Hasna Touati et un accompagnement musical composé par Slim Baccouche et interprété par la Troupe de musique arabe dirigée par Mohamed Lassoued.
‘‘Le Fils du Cheikh’’, interprété par la star du cinéma muet Rudolph Valentino, est le deuxième film après ‘‘La Grève’’ de Sergueï Eisenstein que la Cinémathèque choisit pour une présentation en ciné-concert.
Cela prouve l’attention portée à la l’actualisation de films cultes ou à d’autres tombés dans l’oubli. Cela correspond aussi à une volonté de permettre aux nouvelles générations de redécouvrir les œuvres de patrimoine et les classiques du cinéma.
Cette version unique du ‘‘Fils du Cheikh’’ avec des intertitres traduits en arabe a été présentée pour la première fois, le 25 mars 2016, lors de la clôture des Djerba Doc Days. Ce fut un grand événement qui a ravi les cinéphiles et les mélomanes.
Cette œuvre orientaliste, désuète, a pris, grâce à la traduction en arabe par la poétesse Hasna Touati et à la mise en forme calligraphique des intertitres, une nouvelle dimension qui lui permet de renaître tel une rareté muséographique.
Le choix d’un musicien comme Slim Baccouche, pour «relooker» ‘‘Le Fils du Cheikh’’ apporte, à la fois, une touche classique conforme aux règles de la musique arabe et une volonté de recherche tout à fait contemporaine qui dépoussière les images d’antan pour se les approprier en quelque sorte, proposant une relecture critique des stéréotypes que ce mélodrame colporte.
La couleur locale dans laquelle baigne ‘‘Le Fils du Cheikh’’ est ainsi revisitée au second degré par une musique arabe totalement authentique et enracinée dans son contexte.
Paradoxalement, la fusion entre les images de 1926 et l’habillage sonore joué en live agit sur le sens profond, suscitant la distanciation et transforme la relation du spectateur au film, générant ainsi une attitude active et responsable.
Ce ciné-concert est donc une invitation à prendre le recul nécessaire par rapport à une imagerie porteuse d’idéologie.
Il n’en demeure pas moins que l’univers de ce conte oriental correspond tout à fait aux amusements des veillées de ramadan. Sa présentation au cours du cycle intitulé ‘‘La représentation du désert au cinéma’’, ne peut que souligner la diversité des approches du désert dont l’exotisme constitue un aspect non négligeable dans la production hollywoodienne.
Un moment de communion et de plaisir en perspective !
Source : communiqué.
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