On croyait le népotisme parti avec l’ancien président Zine El Abidine Ben Ali et son clan familial de triste réputation, mais voilà qu’il perdure encore et semble même promis à un bel avenir en Tunisie.
Ne voilà-t-il pas, dans la république d’opérette qui est aujourd’hui la nôtre, que l’actuel président de la république, Béji Caïd Essebsi nous impose, «à l’insu de son plein gré», son fils Hafedh Caïd Essebsi à la tête du parti au pouvoir, Nidaa Tounes, adossé à une bande de vieilles andouilles qui ont fait leurs classes dans le Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD), l’ancien parti au pouvoir sous la dictature.
Ne voilà-t-il pas aussi que Noureddine Taboubi, l’immense et omnipotent secrétaire général de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT), impose, lui aussi son fiston, un presque analphabète, qui n’a même pas fait d’études secondaires, à une entreprise publique, la Société nationale de distribution des pétroles (SNDP Agil), avec un bon salaire, un bureau directorial et le pouvoir insolent qui va avec.
Le jeune homme, qui a été «recruté» (le mot ici est inexact, car il n’y eut ni appel à candidatures ni concours ni même un entretien), en 2013, quand son père était encore secrétaire général adjoint de l’UGTT, et voilà qu’il prend des galons et est installé dans son nouveau bureau, officiellement, par Bouali Mbarki, secrétaire général adjoint de la centrale syndicale. La photo de cet immense événement a été immortalisée via les réseaux sociaux.
Dans un post Facebook, le juriste Chedly Mamoghli, a immortalisé, à sa manière, cet événement historique. Nous n’avons pas résisté au plaisir de partager avec nos lecteurs son texte intitulé : «Le Hafedh de l’UGTT. Le népotisme existe aussi chez les syndicalistes qui s’embourgeoisent.»
«On veut tous être les enfants de Noureddine Taboubi pour obtenir un job dans une entreprise publique grâce à papa et une fois le job obtenu, on ne bosse pas grâce à papa – encore une fois – car on devient secrétaire général du syndicat de base de l’entreprise publique dans laquelle on est et, cerise sur le gâteau, on a un beau bureau confortable.
«Jadis, Abdessalem Jrad avait parachuté son fils à Tunisair et en a fait le secrétaire général du syndicat de base de la compagnie, aujourd’hui Taboubi fait la même chose avec son fils à Agil.
«Maintenant, vous comprenez pourquoi ils ne veulent pas entendre parler du mot privatisation et que Taboubi dit que c’est une ligne rouge. ‘‘Hayy flouss écha3b win méchya!’’
«N.B. Sur la photo souvenir avec Tonton Bouali qui installe le fiston Taboubi dans son nouveau bureau, je remarque qu’il manque le portrait de papa Noura (Noureddine Taboubi) entre ceux de Farhat Hached et de Habib Achour. La moindre des choses serait d’accrocher son portrait, sinon c’est de l’ingratitude. C’est quand même grâce à papa que le fiston se trouve là où il est.»
Chedly Mamoghli
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