Faisons de l’immigration une opportunité !

Nous publions ci-dessous la tribune d’un conseiller municipal français originaire de Tunisie (ville d’Echirolles) consacrée à la question de l’immigration. Ses réflexions de Français issu de l’immigration éclairent le débat actuel en Tunisie sur l’immigration des Subsahariens, assimilée par certains à une invasion (sic !).

Mohamed Makni *

Avec l’ambiance qui court en ce moment en France et de l’autre côté de la Méditerranée. Une immigration incontrôlée des deux côtés, une Europe frileuse et une Tunisie exsangue, presque étouffée par des vagues de Subsahariens.

En ces temps où l’immigration fait débat, je voulais rappeler que c’est un sujet complexe et aux multiples facettes, qu’il est essentiel d’aborder avec nuance et en s’appuyant sur des faits vérifiés.

Selon l’INSEE, en 2023, 7,3 millions d’immigrés vivent en France, soit 10,7% de la population totale. La population étrangère vivant en France s’élève à 5,6 millions de personnes, soit 8,2% de la population totale.

Il y a des motivations économiques, comme la recherche d’un travail ou la poursuite d’études; il y a des motivations politiques, pour trouver une sécurité qui n’existe plus dans son pays de naissance et des raisons personnelles, comme le regroupement familial.

Si la France est une opportunité pour les personnes qui y migrent, l’immigration représente aussi une opportunité pour la France. Notre population est vieillissante et les personnes qui rejoignent notre pays contribuent à son dynamisme démographique. Elles participent à l’économie du pays, à travers leur consommation quotidienne et leur activité professionnelle, souvent dans des secteurs enregistrant des pénuries de main d’œuvre. Cela enrichit aussi la diversité culturelle de la France, à travers le brassage de musique, de cuisine…

Pour tirer parti de cela, il faut s’atteler à relever des défis, dont celui de l’intégration : accueillir de façon digne des personnes qui ont besoin de se loger, de trouver un travail, et parfois d’apprendre notre langue.

L’immigration a souvent été associée à l’insécurité, et les nouveaux arrivants se heurtent à des discriminations, second défi à relever.

Cela freine leur intégration et initie un cercle vicieux de rejet.

Ce cercle peut devenir vertueux dès lors que nous apprenons à réfléchir avec des faits et des données vérifiées, à comprendre l’autre et que nous encourageons les échanges interculturels et la coopération.

Cela nécessite de mettre en place des politiques publiques adaptées et de former les nouveaux arrivants tout autant que les personnes accueillantes.

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