Son excellence Rita Adam coupe le ruban rouge.
Les Suisses en Tunisie ou ceux qui ont affaire avec l’ambassade de la Confédération Suisse seront désormais accueillis dans le nouveau bâtiment sis à la zone d’affaires de Kheireddine, au Kram, dans la banlieue nord de Tunis.
Par Zohra Abid
L’ambassade suisse avec ses différents services, dont le bureau de Coopération internationale, a déménagé, officiellement, avant-hier, mercredi 27 juin 2018, dans ses nouveaux locaux, aux Berges du Lac 3, et plus précisément au n° 22 de la rue Platon, Z.A. Kheireddine, Kram.
Le rouge du drapeau, discours, musique, chant et football
La cérémonie d’inauguration s’est déroulée en présence de Sabri Bachtobji, secrétaire d’Etat des Affaires étrangères, et en présence de plusieurs chefs de représentations diplomatiques accrédités à Tunis (dont ceux de l’Italie, de la Jordanie et de l’Arabie saoudite), de responsables d’organismes partenaires, tunisiens et internationaux. Tout ce beau monde a assisté au lever du drapeau carré de couleur rouge à croix à branches blanches et au rituel du couper du ruban.
La cérémonie s’est poursuivie avec les discours officiels, le banquet, le chant et la musique avec la star du rock zurichoise Evelinn Trouble et son compatriote DJ A.K. Loop, ainsi que les Tunisiens Halim Yousfi et DJ Fethi Black, qui ont bien animé la soirée.
Et pour ne pas priver les amateurs de football, un écran géant érigé au fond d’une cour tout en longueur et fraîchement gazonnée projetait le match en direct ayant opposé, ce soir-là, dans le cadre de la phase préliminaire du Mondial 2018 de Russie, la Suisse au Costa Rica et qui s’est terminé par un résultat de parité 2-2, suffisant pour que la Suisse accède aux huitièmes de finale. Et pour égayer encore davantage l’ambiance et lui donner une allure moins officielle et plus chaleureuse.
Visite des lieux mais interdiction de prendre des photos
Mais avant les réjouissances, les représentants de médias ont eu droit à une visite des différentes ailes de ce bâtiment moderne gris érigé sur 2 étages et qui regroupe sous le même toit les différents services assurés par la Confédération suisse en Tunisie, avec des bureaux tout en rideaux vitrés et au design épuré, au bonheur de la cinquantaine d’employés, dont l’attaché de police, arrivé en Tunisie depuis un an, ou encore le responsable du service migratoire.
Rita Adam.
Lors d’un point de presse éclair, l’ambassadeur Rita Adam, qui était accompagnée de sa conseillère Jenny Piaget, a rappelé l’importance du rôle joué par la Suisse dans l’accompagnement de la transition tunisienne, à laquelle elle apporte son expérience dans les secteurs politique, économique, culturel, ainsi que dans les domaines de l’éducation et de la formation professionnelle, et ce à travers de nombreux programmes de coopération. C’est une stratégie de coopération multiforme, qui s’est intensifiée au lendemain de la révolution de janvier 2011 en Tunisie et que les successeurs de Mme Adam auront à cœur de poursuivre et de développer, en tenant compte des besoins et des attentes des Tunisiens. En poste en Tunisie depuis le 5 septembre 2014, son excellence va en effet nous quitter en septembre 2018, et ce ne sera qu’un au revoir. Car, dit-elle, la Tunisie est un pays attachant, qui mérite d’être soutenu et visité par les Européens. «Il faut continuer à renforcer les relations bilatérales dans tous les secteurs, et notamment celui de la culture où notre soutien demeure encore modeste», dit Mme Adam. Elle ajoute: «Nous avons ici une communauté de 1600 Suisses. Et la Tunisie est pour la Suisse un pays ami depuis le 18e siècle».
Argent gelé, l’avenir nous le dira !
Rappelons, dans ce cadre, qu’un bureau consulaire suisse a été ouvert en 2011 à Djerba. Il était supervisé par Rachid Abdelkebir, un Tunisien marié à une Suissesse allemande, mais il est aujourd’hui en veille. «Nous accordons beaucoup d’intérêt à la Tunisie et nous allons sans doute reprendre nos activités et nos services à Djerba après le départ de M. Abdelkebir», a promis Mme Adam.
Jenny Piaget.
Jenny Piaget estime, pour sa part, que l’appui suisse à la transition démocratique en Tunisie est fort et il se poursuivra sur le même rythme. Les perspectives touristiques en Tunisie sont bonnes et l’intérêt pour des régions comme Sousse et Hammamet, ainsi que pour le Sud, est de plus en plus important chez les Suisses, a-t-elle assuré.
Où est-on du dossier des biens et avoirs du clan de l’ancien président Ben Ali gelés en Suisse au lendemain de la révolution de 2011? La question était inévitable et Rita Adam y a répondu de façon diplomatique: «La restitution nécessite des jugements préalables et donc des enquêtes fouillées des côtés tunisien et suisse, et cela demande encore du temps». Il faut des enquêtes minutieuses, des preuves tangibles attestées par des documents authentiques et incontestables, a-t-elle encore expliqué, en rappelant que la Suisse a déjà restitué à l’Etat tunisien un montant de 60 millions de francs suisses. «C’est une somme modeste, certes, mais il y a une volonté de restituer toutes les sommes gelées si les preuves fournies sont indiscutables et recevables par des juges», a-t-elle conclu, avant de lancer un appel aux Suisses de Tunisie pour venir visiter l’ambassade de leur pays. Ceux d’entre eux qui n’ont pas encore reçu leur invitation doivent envoyer une copie de leur carte d’identité, au plus tard le vendredi 29 juin courant, pour pouvoir découvrir les lieux et assister le lendemain, à partir de 18H00, à une soirée suisso-suisse.
Des employées tunisiennes de l’ambassade.
Que deviendra l’ancien bâtiment de l’ambassade suisse, situé aux Jardins du Lac 2 ? Selon des bruits du couloir, l’ambassade de Malte pourrait y déménager…
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