Sami Tahri, secrétaire général de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT), le chef du gouvernement, appelle, lui aussi, Youssef Chahed, à démissionner ou à aller au parlement pour avoir un nouveau vote de confiance.
Dans une déclaration aux médias aujourd’hui, samedi 21 juillet 2018, à l’occasion d’un séminaire organisé à Hammamet (Nabeul) par la centrale syndicale et l’Instance nationale de lutte contre la corruption (Inlucc), le dirigeant syndical a appelé le président de la république, Béji Caïd Essebsi, à utiliser l’article 99 de la nouvelle constitution pour accélérer le départ de M. Chahed, conformément au vœu exprimé par l’UGTT, par Nidaa Tounes et depuis peu, par le président de la république lui-même.
L’article 99 stipule que «le président de la république peut demander à l’Assemblée des représentants du peuple de procéder à un vote de confiance au gouvernement, au maximum 2 fois pendant le mandat présidentiel. Le vote se fait à la majorité absolue des membres de l’Assemblée des représentants du peuple. Si cette dernière ne renouvelle pas sa confiance au gouvernement, il est considéré démissionnaire, et le président de la république se charge de désigner la personnalité la plus apte à former un gouvernement dans un délai de 30 jours conformément aux paragraphes 1, 5 et 6 de l’article 89».
Sami Tahri, qui se soucie comme d’une guigne de la stabilité politique dans le pays, qui a connu près d’une dizaine de gouvernements en moins de 8 ans, estime que le gouvernement d’union nationale a échoué dans sa mission, qu’il est incapable de relever les défis posés au pays et qu’il doit donc être changé, ajoutant : «Le chef du gouvernement peut présenter sa démission ou aller au parlement pour avoir un vote de confiance. Il est inadmissible que le poste de ministre de l’Intérieur soit toujours vacant», après le limogeage de l’ex-détenteur du poste, Lotfi Brahem.
Le dirigeant syndicaliste feint d’oublier que M. Chahed a déjà eu les 2 votes de confiance à l’Assemblée (en 2016 et 2017) et ne peut donc pas, légalement, se soumettre à un 3e vote, au cours de la même législature.
Sur un autre plan, rien n’oblige M. Chahed à donner sa démission sur un plateau à ceux qui l’ont empêché jusque-là de gouverner et de mettre en route les réformes nécessaires, à savoir l’UGTT, avec les interminables sit-in et grèves ayant touché tous les secteurs économiques, et son propre parti, Nidaa Tounes, désormais contrôlé par des mercenaires et des aventuriers politiques liés aux réseaux de corruption et de contrebande.
E. B. A.
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