Les problèmes rencontrés par la Cité de la culture de Tunis pour voir le jour n’ont d’équivalent que les problèmes qu’elle endure depuis son ouverture. Le ministère des Affaires culturelles ne peut engloutir son budget limité pour financer la gestion coûteuse de cette Cité. Une privatisation totale ou partielle serait la solution.
C’est ce que propose non sans logique le scénariste et homme de culture Tahar Fazaa dans son statut Facebook que nous reproduisons ci-après…
«Il a fallu plus de vingt ans pour construire la Cité de la culture avec les péripéties que l’on sait .Cinq mois après son ouverture, elle est fermée pour maintenance. Les mauvaises langues diraient qu’il doit y avoir des défauts de construction, ou bien que les normes de sécurité n’ont pas été respectées, bref qu’il y a malfaçon ou fraude sur la qualité, on n’en sait encore rien, mais c’est possible et on en a vu d’autres, mais ce n’est pas mon propos. À mon avis le ministère des Affaires culturelle avec son budget misérable ne peut pas gérer cette immense battisse stalinienne; il ne peut même pas payer les frais d’eau, d’électricité et d’entretien en général. La seule solution serait de privatiser tout ou partie des locaux en louant aux privés : (librairies, théâtres, espaces de formation artistiques, galerie d’art, auditoriums, studios, cafétérias, restos, etc.»
En réaction à cette proposition de bon sens, émanant d’un homme de culture qui a pris part et accompagné la vie culturelle en Tunisie au cours des quarante dernières années, des voix, toujours les mêmes, pourraient s’élever pour dénoncer la puissance de l’argent et en appeler à la préservation des établissements publics de la voracité du capital, mais la crainte de voir cette importante réalisation, qui a beaucoup coûté aux contribuables, tomber bientôt en ruine, nous autorise à penser sérieusement à des modalités alternatives de financement, qui allégeraient le fardeau pour le trésor public et doteraient cette Cité de davantage de moyens pour enrichir sa programmation et, par conséquent, mieux rayonner sur son environnement et offrir plus d’opportunités et de moyens pour les créateurs de tous bords. Sinon, elle risque de subir bientôt le sort d’une vulgaire maison de culture de quartier qui survit grâce à un budget ridicule qui, parfois, est promis et jamais versé.
Imed Bahri
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