Inauguration de l’usine de carrosserie en présence (de gauche à droite) M. Zouari, M. Feriani et M. Chelioui.
Un double-événement, vendredi 27 juillet 2018, à Sousse, pour la marque indienne Mahindra et pour son partenaire tunisien, le groupe Zouari : l’inauguration d’une nouvelle usine de carrosserie au sein du complexe Medicars et le lancement de trois nouveaux modèles de véhicules.
Par Seif-Eddine Yahia
Présent depuis 2013 en Tunisie, la marque automobile indienne Mahindra continue son implantation sur le territoire tunisien en étroite collaboration avec le groupe Zouari.
Vendredi dernier devait marquer un tournant pour l’activité de l’entreprise indienne en Tunisie, avec deux actualités majeures. La première concerne l’inauguration d’une nouvelle usine de carrosserie pour Mahindra au sein du complexe de montage Medicars à Akouda. La seconde concerne le lancement de trois nouveaux modèles de véhicules dans une volonté affichée de diversifier l’offre produit afin de conquérir un peu plus le marché tunisien tout en ayant des vues sur le reste de l’Afrique du Nord.
Visite de la nouvelle usine de carrosserie
Dans sa volonté de renforcer son investissement sur le territoire tunisien après une présence de près de six ans, l’entreprise Mahindra a décidé d’investir dans une usine de carrosserie destinée à accroître la part de production des véhicules sur le territoire (réduisant ainsi la part des pièces du véhicules directement importées). Cette nouvelle usine a été créée afin de compléter l’usine d’assemblage des véhicules Mahindra existant depuis 2013 à Akouda.
L’inauguration de cette usine de carrosserie et la visite des autres unités de la chaîne de montage se sont faites en présence du ministre de l’Industrie et des PME Slim Feriani, du gouverneur de Sousse Adel Chelioui, d’Hafedh Zouari, président et fondateur du groupe Zouari, et d’Arvind Matthew, responsable de opérations internationales au siège de Mahindra.
Cette usine de carrosserie intègre le complexe Medicars de montage de véhicule. Ce complexe intègre également une chaîne de montage capable de produire et d’assembler entre 2500 et 3000 véhicules Mahindra par an.
L’ouverture de cette nouvelle usine est le résultat d’un investissement de 10 millions de dinars tunisiens (MDT) s’ajoutant aux 32 MDT d’investissement initial, nécessaires au lancement en 2013 de la première chaîne de montage à Akouda.
Cet investissement complémentaire a été rendu possible notamment en raison des dispositions de l’article 14 de la loi de finance de 2004 sur l’exonération de droits de douanes pour les matières premières et produits semi-finis destinés à être assemblés sur le territoire tunisien.
C’est notamment dans ce complexe industriel d’Akouda que sont assemblés les nouveaux modèles de véhicules qui ont également été présentés au cours de la même soirée.
M. Matthew: Mahindra s’intéresse au marché nord-africain.
Trois nouveaux modèles destinés au marché tunisien
Après la visite des usines du complexe Medicars, les équipe de Mahindra et du groupe Zouari ont conjointement présenté les trois nouveaux modèles destinés à compléter la gamme de produits Mahindra en Tunisie. Cette présentation s’est faite au Golf Club du Port El Kantaoui.
Au cours de cette soirée, outre la présentation des nouveaux véhicules, les personnes présentes ont également pu écouter les discours des principaux responsables de ces nouveaux investissements, à savoir MM. Zouari, Matthew et Feriani.
Après avoir rappelé que le gouvernorat de Sousse constituait un des pôles historiques liés au développement de l’industrie automobile en Tunisie, M. Feriani a aussi expliqué que l’extension du complexe industriel avait été favorisée par des disposition légales favorables au développement de ce type d’investissement générateur d’emplois (comme la loi de finance de 2004 notamment).
Arvind Matthew, directeur des opérations internationales de Mahindra, a, quant à lui, expliqué que cette expansion des unités de production couplée à la sortie de nouveaux modèles s’inscrivait dans la droite ligne de la stratégie historique de Mahindra : celle du développement et de l’expansion en continue en affirmant toutefois que le marché nord-africain comprenait des challenges et des spécificités qu’il était essentiel d’appréhender pour favoriser le développement de la marque.
Lors de notre rencontre avec M. Matthew, celui-ci a également réaffirmé toute la confiance que Mahindra portait au groupe Zouari dans la gestion des activités du conglomérat sur le sol tunisien. Par ailleurs, M. Matthew a explicité le fait que l’objectif pour Mahindra était, à terme, de devenir leader sur le segment des «Pick-up», actuellement dominé, entre autres, par Isuzu, en Tunisie.
La présentation des nouveaux véhicules allait de pair celle du plan de communication de la compagnie et notamment des spots de publicité destinés à promouvoir les nouveautés de la marque.
La première de ces nouveautés, le New Pick-up, constitue une mise à jour des modèles de Pick-ups avec lesquels la marque s’est faite connaître auprès du public tunisien. Ce véhicule est destiné à un public à la fois de professionnel (notamment dans le domaine agricole) et au grand public. Disponible en 2 ou 4 portes, ce véhicule est vendu à partir de 43 900 Dinars TTC.
Une nouveauté de taille apparaît avec le modèle KUV 100 puisque Mahindra propose, pour la première fois en Tunisie, un SUV (Véhicule Utilitaire Sport) de 5 places destiné à un public plutôt jeune et urbain avec des véhicules dont le prix d’achat commence à 30.000 DT.
Le nouveau modèle KUV100.
Le KUV 500 a aussi été dévoilé au cours de la soirée. Ce SUV à 4 roues motrices de sept places voit son prix d’achat débuter à 98.800 DT TTC.
Un point d’ancrage en Afrique du Nord
M. Matthew l’a expliqué en point presse, Mahindra a déjà une longue histoire en Tunisie. C’est la raison pour laquelle la firme a préféré ce pays à l’Algérie ou au Maroc pour le développement de son activité et la fabrication de certains éléments de ses véhicules, contrairement à Renault ou Peugeot qui ont fait de ces deux pays leurs priorités pour des raisons de taille de marché et d’attractivité.
Le pourcentage des éléments de chaque véhicule effectivement fabriqué sur le sol tunisien est actuellement de 24%. L’ambition affichée à travers cette campagne d’investissement est de faire passer cette part à 30% dans un horizon proche afin de pouvoir exporter plus facilement vers les autres pays de la zone Afrique du Nord.
Les propos de M. Matthew rejoignent l’ambition affichée par Slim Feriani de faire de la Tunisie une plateforme d’exportation vers le reste de l’Afrique.
Sur le continent africain, Mahindra possède déjà des implantations au Nigéria (pour exporter vers la zone Afrique de l’Ouest) et en Afrique du Sud (pour l’export dans la zone australe du continent). Les premiers résultats de ces investissements et de la politique de diversification de la production pourront être examinés à partir de l’année 2019.
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