Abdellatif Mekki/Rached Ghannouchi.
Selon Abdellatif Mekki, la gestion du parti islamiste Ennahdha ressemble aujourd’hui à celle d’un régime présidentiel qui risque même de dégénérer en dictature. L’attaque contre la gestion très personnelle de Ghannouchi est on peut plus limpide.
De passage à « Midi Show » sur Mosaïque FM aujourd’hui, jeudi 16 août 2018, le député islamiste a appelé à un changement du mode de gouvernance au sein du bureau exécutif et des autres structures du parti, pour éviter qu’une dictature ne s’installe au parti de Rached Ghannouchi.
L’ancien ministre de la Santé a même comparé le système de prise de pouvoir au sein d’Ennahdha à celui qui était en place durant les dernières années de l’ancien président de la république, Habib Bourguiba, au palais de Carthage.
«Regardez ce qui s’est passé avec Bourguiba. Il était un vrai un leader nationaliste durant les années 30 et 40. Toutefois, ce qui a fait tomber Bourguiba, c’est son emprise personnelle sur le Parti socialiste destourien (…) S’il a accepté de céder le pouvoir, en 1972-1973, au mouvement de Ahmed Mestiri, la Tunisie aurait évité beaucoup de problèmes. Il y aurait même eu une démocratie», avant même l’arrivée de Ben Ali, a-t-il déclaré.
Poursuivant cette comparaison entre le PSD et Ennahdha, et en filigrane entre Bourguiba et Ghannouchi, M. Mekki a souligné la nécessité d’adopter un système de gestion démocratique à l’intérieur du parti islamiste.
Dans un autre contexte, le député islamiste a indiqué que certains de ses collègues du bloc Nidaa Tounes ne voteront pas en faveur de la proposition du président de la république, Béji Caïd Essebsi, concernant l’égalité de l’héritage entre les deux sexes.
E. B. A.
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