Selon Rym Mahjoub, députée et présidente du bureau politique d’Afek Tounes, l’Etat tunisien est dans l’incapacité de contrôler les mosquées et les discours de certains imams extrémistes.
Dans une déclaration au journal en langue arabe « Assabah » publiée aujourd’hui, lundi 20 août 2018, Mme Mahjoub a indiqué que son parti est favorable aux propositions présentées dans le rapport de la Commission des libertés individuelles et de l’égalité (Colibe), notamment celle relative à l’égalité successorale, tout en soulignant que certaines familles tunisiennes ont, depuis longtemps, opté pour un partage égal de l’héritage entre les deux sexes.
«Nous soutenons le rapport de la Colibe et les libertés individuelles. Nous défendrons ce projet lorsqu’il sera discuté au parlement et avec la société civile. Ce sera une occasion pour certains de présenter leur point de vue, surtout ceux qui prétendent avoir changé et sont favorables aux libertés individuelles», a-t-elle déclaré, par allusion au parti islamiste Ennahdha, dont les dirigeants se sont clairement exprimés contre certaines propositions du Colibe, notamment celles relatives à l’égalité dans l’héritage, la dépénalisation de l’homosexualité et l’abolition de la peine de mort.
Interrogée sur le rendement du gouvernement d’union nationale, la députée a réitéré la position de son parti selon laquelle Youssef Chahed, le chef du gouvernement, doit solliciter à nouveau la confiance de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP).
Elle a également estimé que le vote de confiance au nouveau ministre de l’Intérieur, Hichem Fourati, le 28 juillet dernier, a été une manœuvre politique du chef du gouvernement pour solliciter, indirectement, cette confiance pour lui-même et son gouvernement.
Or, a-t-elle expliqué, «sur le plan économiquement, le pouvoir d’achat du citoyen est en chute libre, à cause de l’inflation. Il y a aussi creusement du déficit commercial, un surenchérissement de la dette extérieure et une forte baisse du dinar. Socialement, il y a un retour du contrôle des mosquées par les groupes extrémistes qui propagent des discours de haine. Et nous sommes face à un Etat incapable de contrôler les lieux de prière et les discours qui y sont diffusés».
E. B. A.
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